UNE ANNÉE DE TRAVAUX EXTRASCOLAIRES
Il était une foi. Le 17 janvier 2012, Thierry Maroit, coordinateur des médias, exposait sa vision des locaux de l'IHECS à un architecte prêt à y croire. Quinze mois et un million et demi d'euros plus tard, le résultat de leur collaboration force l'admiration.
Présentés comme une de nos priorités sur le plan pédagogique par Luc De Meyer, directeur, ces travaux nous offraient une occasion de 'mettre à profit les mètres carrés dont nous disposons, pour pouvoir accueillir, dans les conditions optimales, le nombre plus important d’étudiants qui se sont inscrits chez nous. En parcourant le bâtiment, on se rendait effectivement compte que des superficies importantes étaient sous-utilisées et le matériel sous exploité, pendant de longues périodes. Ces travaux de réaménagement nous ont offert, surtout l'occasion de traduire l'évolution de nos pédagogies dans l’espace architectural.'
Lorsque l'on déambule dans les vastes espaces épurés, aérés et lumineux des 2e et 3e étages, on peine à imaginer l'ancienne configuration des lieux. 'Le long des façades, de petits bureaux individuels, empêchaient l'arrivée de lumière au centre des étages', se rappelle le coordinateur. 'Il fallait faire revenir cet éclairage naturel, bien sûr, mais surtout favoriser un esprit global de décloisonnement', reprend-il, 'autant sur le plan pédagogique que spatial.'
Ça déménage!
C'est dans une optique transmédiatique où les mots 'synergie', 'transversalité', 'rassembleur', 'transvalidation des compétences' reviennent souvent, que 2400 m2 ont ainsi été vidés de leur mobilier et de leurs occupants. Trente membres du personnel et des centaines d'étudiants se sont vus relogés dans des locaux de fortune pendant les travaux. 'Nous les remercions chaleureusement pour leur compréhension et leur coopération au cours de ces longs mois', tient à souligner le chef de projet.
'L'opération dans son ensemble s'est avérée un véritable défi logistique. Il fallait continuer à assurer l'enseignement, en plus de créer de nouveaux réseaux sur les plans sanitaire, électrique, de chauffage... Deux étages ont été rasés au complet et reconstruits.'
Communiquer, c'est circuler
Vingt régies radio et vidéo parfaitement insonorisées et opérationnelles depuis la mi-avril occupent les mezzanines suspendues du 2e étage. Les autres locaux sont conçus autour du concept de décloisonnement cher à Thierry Maroit. 'Une école en communication doit prôner le travail en réseau, l'ouverture tant sur le plan de la circulation des équipes que sur le plan du matériel et des compétences.' Une mixité, comme en agence.
Avant les rénovations, chaque département média se trouvait figé dans un espace physique hermétique aux autres. Désormais, les salles de cours et les studios de prise de vue sont ouverts à toutes les disciplines et 'formatables' grâce à un système de cloisons mobiles.
Le parc informatique, lui, est uniformisé. 'Tous nos MACs sont configurés exactement de la même façon. Un étudiant en graphisme peut maintenant travailler à l'étage de son choix, à côté d'un étudiant en photo ou vidéo. Et changer d'ordinateur à sa convenance.' Également inscrite dans une dynamique de déplacement optimale, l'imprimerie se trouve idéalement installée entre les départements de graphisme et de photographie. 'Tout converge', se félicite M. Maroit.
Direction: le 5e
La synergie s'est également appliquée aux membres de la direction, qui ont tous pris place au 5e étage, fraîchement rénové, lui aussi. 'Nous avons voulu une configuration de type circulaire, autour d'un espace de convergence.' Une immense table de réunion, en l'occurrence. 'Nous avons profité de la redéfiniton du bâtiment pour scinder les systèmes de chauffage. Celui du 5e est désormais indépendant, ça évite de chauffer le reste du bâtiment pendant les vacances scolaires, moment où la direction ne prend pas forcément congé.'
Épuisé et satisfait de la nouvelle allure des trois étages rénovés sous sa houlette, Thierry Maroit peut commencer à laisser retomber la pression. D'autres projets immobiliers en vue? Son regard glisse avec gourmandise sur la cafeteria du rez-de-chaussée puis il se ravise: 'Pas pour l'instant, non.' Et subitement, il semble se rendre compte que ces longs mois de travaux sont déjà à classer au rang de souvenirs ponctués d'anecdotes. 'Un jour, en cassant un mur, nous sommes arrivés chez le voisin', admet-il en souriant. Décloisonnement, qu'on vous disait!