Déjà deux millards d’internautes !
Au début de l’année 2011, sur les sept milliards d’habitants de notre planète, on pouvait compter plus de 2 milliards d’internautes et plus de 5 milliards de personnes abonnées à la téléphonie mobile. Ces chiffres en progression fulgurante suffisent à prendre la mesure de l’ampleur mondiale des bouleversements que nous vivons dans le monde de la communication. Certes, un nouveau média ne tue pas les précédents. L’écrit n’a pas tué l’oral, pas plus que le digital ne tuera la télévision ou la radio, mais ces médias sont déjà en train de se recomposer de fond en comble face à la généralisation de l’Internet et de la téléphonie mobile.
L'importante croissance des sites d’information indépendants?, la multiplication des blogs et le succès des réseaux sociaux (de Facebook à Twitter) ont déjà complètement bouleversé nos façons de nous informer, mais aussi de nous mobiliser, sur le plan social, politique ou culturel. Bien des règles des relations publiques ont été transformées par ces nouvelles techniques. Nos gestes de consommateurs aussi. Ces nouvelles technologies et plus encore celles qui s’annoncent, nous obligent à de radicales remises en question de nos pratiques, qu’il s’agisse de journalisme, d’animation socio-culturelle ou d’éducation permanente, de relations publiques ou de communication commerciale.
Adapter nos cours
Concrètement, au niveau de notre enseignement à l’Ihecs, nous ne pouvons plus nous contenter d’enseigner des techniques qui «ont marché». Bien plutôt, en reprenant l’essentiel de l’expérience de nos prédécesseurs, nous devons surtout innover, imaginer, implémenter des formes de communication adaptées à ce début de XXIe siècle! Nous devons opérer une mutation rapide de notre enseignement, à différents niveaux.
Au niveau des contenus de cours d’abord, cette nouvelle réalité des médias digitaux doit trouver la place qui lui revient dans notre enseignement. Ainsi, un cours «usages sociaux des nouveaux médias» a déjà été introduit cette année dès le premier BAC; d’autres contenus de cours ont déjà été adaptés ou sont en voie de l’être pour mieux rendre compte du nouveau paysage de la communication.
A côté de ces cours à contenus, des cours permettant aux étudiants de se familiariser aux pratiques de ces nouveaux médias doivent être mis en place. Ainsi, dès cette année, en presse-info, un cours de presse en ligne a été organisé pour mettre les étudiants face aux enjeux des nouveaux médias dans les métiers de l’information.
Tirer profit du numérique
De plus, dans notre enseignement de communication appliquée, nos pédagogies elles-mêmes doivent s’adapter aux avantages que nous procurent ces nouvelles technologies. Bien sûr, le cours traditionnel en présence de l’enseignant restera une valeur sûre. Mais il est des domaines où la formation en ligne et l’utilisation de didacticiels offrent un gain pédagogique certain, tout en permettant de concentrer les ressources humaines là où elles sont absolument irremplaçables. Aussi, l’ihecs est actuellement en train d’expérimenter, grandeur nature, sa nouvelle plateforme pédagogique, baptisée « Cléo »; de même, une série de didacticiels sont en voie d’acquisition; certains enseignants se sont même lancés, de leur propre initiative, dans l’écriture et l’élaboration de certains didacticiels (médias, informatique, langues)! Certaines de ces réalisations seront mises en oeuvre dès le second semestre de cette année, d’autres, dès la rentrée prochaine.
Vers une pédagogie trans-médiatique
Pour faire face à cette révolution numérique, l’organisation globale de notre enseignement et de sa progression au fil des 5 ans doit-être repensée, notamment pour développer de plus en plus tôt chez nos étudiants la capacité d’employer les médias, dans leurs projets de communication, non plus séparément, mais de façon «transmédiatique». Dans cette optique, dès le second BAC, un premier atelier est proposé à nos étudiants pour s’inscrire activement dans cette logique de communication «intégrée». De même, en Master 1, certains cours blocs ont été organisés en réunissant plusieurs médias, afin d’ouvrir la voie à ces nouvelles logiques; enfin, des mémoires et des jurys transmédiatiques sont également projetés, encore pour cette année !
Communiquer
Même si le proverbe dit que ce sont souvent les cordonniers les plus mal chaussés, il était grand temps que notre école se munisse d’outils de communication interne et externe lui permettant de répondre aux défis pédagogiques qui sont les nôtres. Il s’agit par là de garder le lien étroit avec la société dans laquelle nous nous insérons, en particulier au travers de nos réseaux d’anciens et des professionnels de la communication. La création d’une cellule de communication, la refonte du site de l’ihecs, la mise en place de Cléo sont les premières étapes de la mise en place de cette nouvelle approche.
Au delà du média
Dernier point et non des moindres : inutile de communiquer si nous n’avons rien à dire. Notre enseignement ne peut se contenter d’une adaptation technique à de nouveaux standards et pratiques; la nécessaire adaptation de nos moyens techniques ne se justifie que si nous pouvons offrir une formation adaptée, créative et critique par rapport aux réalités et aux défis culturels, sociaux, économiques, techniques, environnementaux de ce XXIe siècle déjà bien entamé ! Cette lettre donnera au lecteur un échantillon des thématiques qui habitent nos murs...
Luc De Meyer