Une expo et la parution d'un premier livre pour Aurore Dal Mas !
Don’t love me I’m your toy
L'exposition regroupe textes, images et une installation sonore issus de différents projets réalisés ces dernières années. La sélection s’est opérée de manière à articuler l’exposition autour d’un point central et fondateur du travail d’Aurore Dal Mas: l’exploration du désir.
La photographie c’est le désir. Le désir de montrer, de se montrer, de partager; le désir de contrôler, de rêver. La politique traite des mêmes désirs. La vie est toute entière dans le désir, qui nous fait tenir debout.
Mais à quel point celui-ci est-il orienté vers la vie, vers quelque chose de sain? Sans ça, le désir n’est qu’ego et fierté, n’a d’égal que la peur et le besoin d’ap- probation qui tordent la réalité pour en faire une image - dans le but de diriger, d’être le plus fort. Ce désir devient contrôle.
La photographie, c’est le contrôle. Le contrôle du temps, des mouvements, des gens; le contrôle de soi-même et de l’environnement; le contrôle de l’appareil, de la réalité, du message; le contrôle de ce dont on se souviendra.
La photographie est une manière de désirer, de rêver, de se rappeler et de contrôler. C’est aussi une façon de se connecter à soi-même et d’inspecter les remous de notre propre sang et de tout ce qu’il transporte: images, odeurs, émotions que nous possédons et que nous sommes. La photographie est in- time.
La photographie n’est pas politique, du moins jusqu’à ce qu’elle dessine les limites de notre imagination en déployant et répétant une seule et même his- toire, une seule et même représentation du corps, un unique désir, une seule vérité.
« Dead End Dust »
Cet ouvrage a été conçu comme le prolongement et en même temps le remaniement des séries « Sans issue » et « Polvere », faites de polaroids tantôt bruts, tantôt trafiqués (avec aussi quelques emprunts aux paysages plus anciens et méditatifs de la série « Ultima »). « Dead End Dust », c’est une errance sombre en mots et en images, à travers un monde parfois attirant, souvent inhospitalier, qui se balance au-dessus du chaos — pré- ou post-apocalyptique, qui sait encore? Une recherche parfois inquiète, parfois sensuelle, qui se garde de donner trop de réponses, préférant pénétrer lentement pour mieux infuser. On y trouve une certaine tendresse pour le ravagé, un peu de défiance pour ce qui tient encore debout, une miette d’espoir dans le sauvage et dans sa poésie: partir en quête de ce qui s’agite encore, bien que d’une étrange façon…
Aurore Dal Mas
Belgo-italienne, diplômée de La Cambre en 2005. Depuis lors, son travail a été montré en Belgique et à l’étranger. En 2017, elle a créé une performance visuelle et sonore à LaVallée, Bruxelles et exposé à la Mi Galerie à Paris. Elle a également montré son travail aux festivals Circulation(s) à Paris en 2014, Oo- daaq à Rennes (2013) et Water Tower Art Fest à Sofia (BG, 2013) et a exposé en solo à la 44 Gallery à Bruges (2014) ainsi qu’au Musée de la Photographie de Charleroi (2012).
Son travail se focalise sur les mouvements indicibles, les forces naturelles, les relations de désir et l’autoportrait. Depuis toujours, elle diversifie sa pratique et explore la photographie mais aussi l’écriture et l’installation.
Son travail est nourri par le cinéma (D. Lynch, J. C Monteiro, ...), la lecture (M. Benedetti, E. De Luca, ...) et ses expériences en travail de la voix (Roy Hart Theater) qui orientent sa recherche vers quelque chose de tactile, dans son approche comme dans sa faction, dégagé du quotidien et des heures, souvent clôturé par des ombres, auscultant sans relâche la nature humaine et la vibra- tion du monde. Une grammaire parfois inquiète, parfois sensuelle, qui se garde de donner trop de réponses, préférant pénétrer lentement pour mieux infuser.
Aurore Dal Mas construit un monde où l’on retrouve une certaine tendresse pour le ravagé, un peu d’ironie et de défiance dans ce qui tient encore debout, un brin d’espoir dans le sauvage et sa poésie.
Elle photographie, écrit, ausculte, manipule. A travers son travail, elle cherche à rendre compte de la beauté compromise de ce qui se disait éternel et à ques- tionner les masques de la séduction.
Informations pratiques
Vernissage : jeudi 6 septembre 2018 à partir de 18h
Exposition : 6 septembre - 6 octobre 2018
Signature et sortie du livre Dead End Dust : 22 septembre 2018 à partir de 16h
Lieu : Librairie Peinture Fraîche - Rue du Tabellion 10, 1050 Bruxelles