« Le Caire, les oubliés de la révolution »
Interview
Pourquoi Le Caire ?
Après mon stage, j’ai eu une offre d’emploi qui ne se refuse pas, surtout quand on connait les difficultés du métier de photojournaliste. J’étais déjà attirée par le Proche-Orient et les pays arabes et, en Egypte, j’ai acquis un réseau professionnel important. Si j’étais restée en Belgique, je ne pense pas que les choses se seraient déroulées de la même façon.
Peux-tu nous retracer ton parcours depuis la fin des études à l’IHECS ?
Pendant mes études, j’ai adressé une demande au BIJ (Bureau International Jeunesse) afin de réaliser mon stage rédaction locale en Egypte. Mon dossier a été accepté en novembre 2011 et, en janvier 2012, j’étais partie. Tout s’est passé très vite.
Sur place, j’ai acquis une expérience de terrain et appris à gérer des situations de conflit. Après mon stage, j’ai été engagée par le journal « Egypt Independent ». D’abord membre du Collectif Huma, j’ai également rejoint l’agence Hanslucas.
J’alterne depuis lors des missions en freelance pour des journaux internationaux et mon job en tant qu’employée pour le journal local égyptien.
Depuis peu, et grâce à mes reportages en Syrie et Palestine en 2013, je suis également pigiste à l’AFP.
D’où a surgi l’idée du thème des oubliés de la révolution?
Mes reportages pour « Egypt Independent », m’ont convaincue qu’écrire des articles ne suffit pas. Après les révolutions, quasiment rien n’a changé. Je pense que le récit photo et la meilleure façon pour sensibiliser les gens sur les problèmes de logement et les conditions de vie précaire.
D’où vient ta passion de la photo ?
J’ai découvert cette passion pour la photo et le photojournalisme à l’IHECS.
En BAC 2, j’avais peu d’attraits pour la photo mais dès la BAC 3, en section PI, tout a changé. On avait beaucoup d’exercices pratiques à faire pour raconter les choses avec des images. J’ai commencé à m’intéresser au photojournalisme et me suis beaucoup documentée. J’ai discuté avec des photojournalistes belges que je rencontrais à Bruxelles. J’étais fascinée par leur travail.
Puis, je suis partie en Palestine. Ce voyage m’a conforté dans ma passion.
Pourquoi avoir choisi ce média et pas un autre ?
Au début de mes études, j’étais très attirée par la vidéo. Je regardais tous les jours BBC World en rêvant de devenir un grand reporter de conflits.
Par la suite, je me suis aperçue qu’une image fixe peut raconter parfois bien plus de choses qu’une vidéo.
Ce qui m’attire, c’est la réflexion derrière l’image, l’émotion partagée. Il y a du partage avec les autres. La photo est devenue une addiction.
As-tu des conseils pour les étudiants de l’IHECS ?
J’encourage les étudiants à s’y mettre dès maintenant. Il ne faut pas attendre la fin des études pour trouver un travail et acquérir de l’expérience. C’est quand on est étudiant qu’on construit son avenir.
Si on a la chance de savoir ce qu'on veut faire, il faut foncer et se créer un réseau de contacts.
Pour ceux qui veulent être photojournaliste, il faut être passionné, sortir son appareil tous les jours et rencontrer du monde. C’est un métier difficile mais quand on est motivé, on peut y arriver.
Galerie photo
Des images de l'exposition ont été prises par Thierry Maroit, coordinateur des médias, le soir du vernissage de l'exposition. Elles sont à découvrir sur la page Facebook du collectif Huma, dont Virginie fait partie.
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.488041307964071.1073741827.114428241992048&type=1?
Crédit photo: Thierry Maroit