Conférence-Débats : Covid-19 : Avant, Pendant, Après

Préambule

Il a suffi d’un tout petit agent pathogène pour mettre le monde à genoux.

Confinement, testing, distanciation physique et sociale, port du masque obligatoire, vies culturelles et sociales quasi à l’arrêt ou sévèrement restreintes et contrôlées, écoles fermées, voyages et vols annulés, découpage des régions et des pays en codes couleurs, les gouvernements, suivant en cela les recommandations d’experts quasi inconnus du grand public, prennent la mesure du danger en sacrifiant une part de nos libertés fondamentales, transitoirement. Et le transitoire s’éternise.

La pandémie touche tous les pays et toutes les couches de la population. Elle est faite d’incertitudes, de questionnements, de débats sur les remèdes, sur les vaccins, d’interrogations sur la gestion par les autorités publiques de cette période dont personne ne voit la fin, d’un climat anxiogène entretenu par les médias, les réseaux sociaux et la population elle-même. Dans chaque foyer, depuis deux ans, on ne parle plus que d’elle.

Mais au-delà de ces constats, l’épidémie aura révélé d’autres problématiques portant sur notre système de santé, nos façons de vivre, notre état de santé, la qualité de notre alimentation, nos structures relationnelles, le rôle de la culture, les questions environnementales, la mondialisation des échanges et, plus globalement, les limites du système dans lequel nous vivons.

Le rôle des médecins et du personnel soignant, celui des experts et de leurs relations avec les décideurs politiques sont également sous le feu des projecteurs. Est-ce que la médecine et les chercheurs sont omniscients ? La réponse est évidente, mais c’est la Covid-19 qui nous l’a cruellement rappelé. La question des limites de la science ne nous a jamais semblée aussi pertinente qu’au cours de cette période difficile.

Les personnes âgées, qui ont payé un lourd tribut à la maladie, directement ou indirectement, nous interpellent sur la place qui leur est réservée dans notre société. Pourquoi un tel abandon alors qu’il est clair que l’isolement et l’absence de contacts sociaux à un certain âge sont souvent l’annonce de décès prématurés ? Aurait-on pu éviter que les personnes affligées de comorbidités, ignorées en raison de la démobilisation forcée de la médecine de première ligne, soient les premières victimes directes de la pandémie ?

Que sont devenus les malades aigus et chroniques qui n’ont pas été soignés, que sont devenues les familles dysfonctionnelles (violence conjugales, enfants battus, …), comment les problèmes psychologiques ont-ils été traités, s’ils l’ont été ? Comment la jeunesse a-t-elle surmonté la restriction de ses libertés et continué néanmoins à se projeter dans un avenir qui lui paraît incertain ?  

Lors de nos échanges, il s’agira d’interroger des spécialistes et experts, de disciplines diverses, aux avis parfois divergents mais choisis pour leur réputation, leurs compétences, leur ouverture et leur indépendance, afin de tenter d’élaborer des propositions et de définir ensemble des perspectives d’avenir.  

PROGRAMME

9h30 : Mot d’accueil 

Au nom de l’IHECS : Jean-François Raskin, sociologue des médias et administrateur général de l’IHECS
Présentation du colloque : Olivier Servais, anthropologue (UCLouvain)

9h45-11h15 : La lutte contre l’épidémie en Belgique : état des lieux, bilan et difficultés

Ce panel abordera notamment les questions de la vaccination chez les jeunes, les effets indésirables du vaccin, la pertinence des mesures actuelles et les solutions envisagées pour sortir de la crise

Modérateur : Yves Van Laethem infectiologue (CHU St-Pierre)

• Bernard Rentier, virologue (ULiège)
• Nathan Clumeck, Professeur émérite de médecine et des maladies infectieuses à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) ; Chef honoraire du service des Maladies Infectieuses de l’hôpital Saint-Pierre et Président du Centre de Recherche VIH/SIDA
• Béatrice Swennen, Docteur en médecine et chercheuse au département d’épidémiologie et de médecine préventive où elle dirige l’unité Epidémiologie pédiatrique et vaccinations. Responsable du programme communautaire de vaccination au niveau de la Communauté française de Belgique.

11h15-11h30 : PAUSE

11h30-12h30:  L’obligation vaccinale, aspects juridiques, éthiques et sociétaux

Ce panel abordera la question de la vaccination obligatoire mais aussi celle des instruments censés contribuer indirectement à la vaccination (CST, possible pass vaccinal), à la lumière des droits fondamentaux et des principes démocratiques.

Modérateur : Nicolas Thirion, Professeur ordinaire à la Faculté de droit, de science politique et de criminologie, ULiège

• Frédéric Bouhon, Professeur à la Faculté de Droit, de Science politique et de criminologie, ULiège
• Arnaud Jansen, avocat au barreau de Bruxelles titulaires d’un Master de spécialisation en droits de l'homme - UCL/U-St.Louis
• David Doat, maître de conférences en philosophie à l’Université Catholique de Lille, membre laboratoire ETHICS, titulaire de sa Chaire Ethique, Technologie et Transhumanisme(s). 

12h30-13h30 : LUNCH

13h45-15h15 : Prise en charge médicale / Politique de Santé publique       

La pandémie de Covid semble avoir pris nos décideurs de court. Plusieurs principes établis de la santé publique (cohérence des stratégies, ciblage sur les populations vulnérables, coût-efficacité, équité, prise en compte de l’ensemble des effets des interventions, approche systémique) et de la médecine (continuum des soins, préférence pour la première ligne, réactivité aux attentes des patients) ont été mis sur le côté au profit de réactions dans l’urgence, à court terme. Comment améliorer la gestion du Covid-19 sur le long terme, en tenant compte des leçons tirées de ces deux années de crise et de l’évolution des connaissances tout en garantissant une proportionnalité des interventions ? 

Modératrice : Elisabeth Paul, spécialiste en politiques et systèmes de santé, ULB

• Yves Coppieters, épidémiologiste, ULB
• Frédéric Caruso, médecin anesthésiste
• Pierre-François Laterre, chef des soins intensifs cliniques universitaires St-Luc 

15h15-15h30 : PAUSE

15h30-16h30: RGPD - APD - Vie Privée et Sécurité 

Rappel des principes du RGPD, conséquences sur la pandémie et résumé des diverses actions judiciaires en cours

Si le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose aux pouvoirs publics le respect des données personnelles des citoyens, force est de constater que les avis de l’autorité de protection des données n’ont souvent pas été suivis par nos gouvernements, et qu’en conséquence de nombreuses actions en justice ont été intentées à ce sujet. Ce panel fera le point sur les principes et ces diverses actions judiciaires.

Modérateur : Jacques Folon, Professeur à l’ICHEC, spécialiste en protection des données, sécurité de l’information et transformation digitale.

• Saba Parsa, avocate, Première Vice-Présidente du CSA, assistante USLB

16h30-18h00 : Quels sont les effets sociaux et psychologiques de la pandémie de la COVID-19 à court, moyen et long terme ?

La pandémie, mais surtout les mesures qui ont été prises pour y répondre ont bouleversé les équilibres sociaux et psychologiques de nos pays.  Le confinement des individus, la restriction imposée à certaines libertés jusque là évidentes ou, encore, l’isolement personnel ou professionnel de beaucoup d’entre nous contraignent à réfléchir les impacts immédiats et à analyser les conséquences induites pour les personnes et pour les relations sociales et politiques.  Ce sont ces enjeux et ces questions que ce panel veut aborder.

Modérateur : Frédéric Moens, sociologue IHECS, UCLouvain et Directeur de l’IHECS

• Olivier Servais, anthropologue, UCLouvain
• Anne Marie Etienne, psychologue clinicienne, ULiège

18h00-18h15 : Keynote de Martin Zizi, CEO D'Aerendir (San Francisco), Ancien Chef division épidémiologique et biostatistiques de la Défense, Ancien professeur de neurophysiologie (VUB) et Ancien inspecteur de l'ONU.

Informations pratiques

• Quand ? Le mardi 1er mars 2022 de 9h30 à 18h30
• Où ? à l'IHECS, bâtiment Bord de Verre, rue du Poinçon 15 à 1000 Bruxelles
• Inscription obligatoire (possibilité de s'inscrire à la journée entière ou demi journée)