Louis-Nicolas Eloy remporte le concours "Partagez le + de votre Erasmus +"
Louis-Nicolas était étudiant en BLOC 3 lorsqu'il a séjourné en Pologne. Voici son récit:
D’abord, on voit une longue liste et plein de destinations, on se dit « Wroclaw ? Pologne ? Pourquoi pas… » Que cela soit pour espérer une chance de plus, parce que le nom est drôle, parce que ce n’est pas cher… On ne se rend pas vraiment compte, on met juste une ville de plus sur une liste. Ensuite, on est sélectionné et on commence à s’étonner, à se poser des questions. Ces questions on se les posera jusqu’à arriver sur place et à croiser les premiers Erasmus étrangers qui n’auront que trois questions « What’s your name ? » « Where do you come from ? » « Why Wroclaw ?»… Why Wroclaw ? Nombreux étaient ceux qui répondaient « parce que j’aime le froid », tout le monde riait et on évitait la question. La question qui tue : personne ou pratiquement personne ne savait y répondre à ce moment-là. Cette question, j’ai hâte qu’on me la repose aujourd’hui, après avoir fait mon Erasmus. J’ai hâte mais celui qui me la posera n’aura probablement pas la même hâte ou alors il aura de la patience, beaucoup de patience.
Moi, c’était à Wroclaw en Pologne, lors de ce premier quadrimestre académique de l’année 2016. Une ville dans un pays étranger pendant 6 mois, c’était le challenge que je m’étais lancé comme bon nombre de jeunes l’ont fait avant moi et le feront encore.
Avant de partir on ne réalise pas trop ce que c’est un Erasmus, on ne sait pas dans quoi on s’embarque. On ne sait pas trop où aller et on se base sur des critères subjectifs, que cela soit le soleil pour certains ou la langue du pays pour d’autres, peu importe, mais au fond de nous on a cette pensée « je m’en fiche, je vais le faire » ! Peu importe la destination, peu importe où j’atterris je le ferai.
Une fois sur place, on ne comprend toujours pas ce qu’on fait là, on vit tellement vite, on vit tellement de choses, on rencontre tellement de personnes qu’on n’a pas le temps de se poser de questions. On s’installe dans un appartement mais sans vraiment s’y installer. Il y’a tellement de choses à faire dehors qu’on ne défait jamais notre valise. Cette même valise va nous servir d’armoire et de rangement tout au long de notre aventure et trônera au milieu de la chambre durant ces longs (courts) mois. Le seul temps passé dans notre appartement on le passe à dire Oh combien notre Erasmus est chouette à notre famille sur Skype ou à accrocher encore et encore les photos souvenirs prises la veille sur notre mur.
L’Erasmus c’est ça: des rencontres, des moments, une histoire, une culture, un monde, des voyages, des visites, des soirées, un état d’esprit… Partir en Erasmus c’est aller à une énième soirée et se dire « Comment vais-je faire pour me lever ? » Non, le problème ne concerne pas seulement les cours du lendemain matin qu’il faudra assumer mais également cette visite l’après-midi. Visite ? Oui la visite, de cette ville dont vous n’avez jamais entendu parler auparavant, visite que vous avez planifiée ou plutôt improvisée la veille avec de parfaits inconnus.
Ma visite à moi, celle qui m’a le plus marquée, c’était celle à Cracovie ou plutôt Kraków comme je devrais le dire aujourd’hui. C’était le premier city-trip de mon Erasmus et personne ne se connaissait vraiment. On est entré dans ce bus, qui nous amenait vers cette ville, comme des inconnus et on en est ressortit, quelques heures plus tard, comme des amis. Comme quoi le voyage est tout aussi important que la destination. Là-bas, on se baladait, on visitait la journée avant de manger un plat typique polonais sur la place principale… le Rynek. Le soir on buvait un verre entre nous dans les bars de Kraków avant de parfois se mélanger aux polonais en boîte de nuit lorsque nous n’étions pas encore assez fatigués. Je ne sais pas vous dire ce que j’ai préféré lors de ce city-trip mais une chose est sûre et certaine, jamais avant d’avoir fait ce premier city-trip de mon Erasmus je pensais que j’allais passer ces 5 mois là-bas avec ces personnes-là et encore moins qu’ils resteront mes amis à vie. Parce que c’est ça aussi l’Erasmus, un jour l’autre est un inconnu, le lendemain c’est votre ami.
Et aujourd’hui, un an après, Je commence seulement à comprendre l’Erasmus et son côté si intemporel. Si je ne me réveillais pas tous les matins par la sonnerie mon smartphone à cause d’un message reçu de mon ami américain et que je ne m’endormais pas le soir avant d’avoir une dernière discussion avec mon ami indien, j’aurai l’impression que mon Erasmus n’avait peut-être en fait jamais eu lieu. Parce que c’est ça l’Erasmus. Partir en Erasmus c’est vivre un rêve, prendre un vol vers l’inconnu sans ne jamais vraiment atterrir car une partie de nous y reste à jamais.
Louis-Nicolas Eloy, Erasmus à Wroclaw 2016-2017
Le concours était organisé par l’Agence Erasmus+ de Fédération Wallonie Bruxelles.