La section Presse-info célèbre la liberté d’informer
Parmi les invités se trouvait Lailuma Sadid, journaliste afghane exilée en Belgique. Le ton et la gravité de son intervention, évoquant l’actualité de son pays et les menaces de mort dont elle fait l’objet, illustraient concrètement les dangers et les obstacles à la pratique de la profession auxquels de nombreux journalistes font face aujourd’hui dans le monde. Marie-France Deprez, porte-parole du comité Assange Belgique, a présenté les actions de son collectif en soutien au fondateur et porte-parole de WikiLeaks, détenu au Royaume-Uni depuis trois ans. Muriel Hanot, du conseil de déontologie journalistique, est revenue sur le rôle et les objectifs de cette instance d’autorégulation de la profession. Les questions des étudiants, préparées dans le cadre d’un cours en amont, ont permis d’aborder des sujets aussi divers que la protection des sources, l’indépendance économique, le respect de la déontologie, la nécessaire protection des journalistes et des lanceurs d’alerte, le Freedom Act.
En deuxième partie du débat, Alain Vaessen, journaliste à la RTBF et Fabrice Grofilley, journaliste à BX1, sont revenus sur la polarisation des débats, les concentrations économiques dans le secteur, sur la qualité de l’information et les mutations des pratiques liées au développement du numérique. Les questions-réponses ont toujours été illustrées par des exemples concrets, sans langues de bois et avec une volonté de comprendre pourquoi la profession subit une certaine défiance de la part des citoyens, et comment les rédactions peuvent reconstruire la confiance avec leurs publics. Parmi les pistes évoquées : le rôle des nouvelles générations de journalistes, la concurrence des plateformes et des réseaux sociaux, la place des femmes dans la profession, l’ambition de donner davantage la parole aux publics éloignés des médias, ou encore d’investir davantage les thématiques du climat, l’info locale, un traitement éditorial orienté solutions.
Toutes les réflexions échangées lors de ce débat rejoignent le constat de Reporters sans Frontières sur l’explosion des campagnes de désinformation : « La différence s’estompe entre le vrai et le faux, le réel et l’artificiel, les faits et les artefacts, mettant en péril le droit à l’information ». Plus que jamais, le journaliste aura pour mission de dire le vrai.