Mission au Burkina Faso
Cette mission à laquelle ont participé Frédéric Moens, notre recteur, Emmanuel Wathelet, président du Master EAM et Nordine Nabili, préssident du Master PI, était prévue fin janvier mais avait dû être reportée en raison du coup d’État dont une des conséquences était alors la fermeture des frontières. La situation politique étant aujourd’hui plus stable, retrouver les partenaires de l’université devenait possible.
Apprendre à Ouagadougou, témoignage d’Emmanuel Wathelet
Le séminaire comprenait un premier temps de rencontre et d’expression des centres d’intérêts de chacun·e, une approche théorique de ce que sont les nouveaux médias, de leurs caractéristiques propres, des enjeux communicationnels et journalistiques qu’ils charrient, des questions liées à leur financement, etc. Il s’agissait à la fois de transmettre les fondamentaux des nouveaux médias mais aussi des outils de réflexion stratégique pratiques et directement utiles à leur conceptualisation.
Plusieurs projets de nouveaux médias ont vu le jour, répondant à des thématiques aussi diverses que le terrorisme devenu endémique au Burkina Faso (classé deuxième pays d’Afrique le plus touché), les conditions d'accouchement des femmes, le mariage des enfants et les mutilations génitales des femmes, l’autonomisation des femmes par l’emploi, la mise en valeur des contes africains, des mets, des vêtements et des instruments traditionnels burkinabè ou encore la tradition de la parenté à plaisanterie – une pratique consistant à se moquer, de façon codifiée et avec humour, d’une autre ethnie.
Il n’y a rien « d’exotique » dans ces considérations. Elles sont, au contraire, directement incarnées. Elle ne pourraient être plus locales, tout en étant incontestablement le produit de dynamiques internationales, économiques et politiques, s’inscrivant dans l’Histoire de l’exploitation de l’Afrique.
Ma mission d’enseignement à Ouagadougou s’inscrivait dans un programme plus large de démocratisation au Burkina Faso. Dans des contextes sécuritaire - pour cause de terrorisme - et politique - suite au coup d’État - particulièrement instables, j’ai été une nouvelle fois frappé par la maturité politique, la lucidité et l'investissement de la jeunesse burkinabè. Ainsi, le verbe « apprendre » est riche de son ambivalence : si j’espère avoir appris quelques notions liées aux enjeux des nouveaux médias aux étudiant·es de l’IPERMIC (Université Joseph Ki-Zerbo), je suis conscient de ce qu’ils/elles m’auront appris pendant ces dix jours. Au retour de cette mission, je partage également énormément de gratitude à l’égard des collègues de l’Université Ki-Zerbo dont l’accueil a été chaleureux et attentionné.
Cours et ateliers pratiques de journalisme encadrés par Nordine Nabili
Cette mission poursuivait l’objectif d’enseigner les techniques d’écritures, les spécificités du journalisme radio et le rôle des médias citoyens. Les étudiants ont pu bénéficier de plusieurs cours sur les enjeux de la profession, les rapports aux publics, le journalisme et les réseaux sociaux ou encore l’économie des médias. Ces enseignements ont été mis en place en alternance avec des ateliers radio et des reportages dans toute la capitale. Une rencontre avec les responsables de la plateforme des blogueurs burkinabé a donné lieu à des échanges fructueux sur la lutte contre les fake news et la possibilité d’un partenariat à venir entre l’université et cette initiative citoyenne.
Découvrez les productions des étudiants ici
À l’occasion de cette mission, Frédéric Moens a également rencontré la nouvelle direction de l’Institut panafricain d’étude et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC) qui est un partenaire institutionnel de l’IHECS depuis 2013. Ce déplacement a également été l’occasion de jeter les bases de futures coopérations, entre autres avec des acteurs de la société civile impliqués dans l’information citoyenne ou la liberté » de la presse.
Ces ateliers et cours ont été organisés dans le cadre du programme « Contribuer à une démocratisation : médias citoyens et formation de journalisme » soutenu par le WBI.