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Tu loues un Airbnb ? Voici les règles à connaître
Crédit photo: Wikimedia Commons
Tu as peut-être déjà loué un Airbnb mais est-ce que tu savais que les règles de cette plateforme très populaire variaient énormément d’un pays à l’autre, et parfois même d’une ville à l’autre ? Ces différences, souvent méconnues, peuvent totalement changer ton expérience et celle de ton hôte. Dans cet article, on va te guider à travers les règles Airbnb dans différents pays pour t’aider à éviter les mauvaises surprises et mieux préparer ton prochain séjour.
Les lois locales jouent un rôle important dans le règlement d’Airbnb et de plus en plus de gouvernements intensifient leurs actions pour réguler la plateforme. Sur le papier, Airbnb semble être un concept génial : permettre à chacun de louer sa maison ou sa chambre d’amis à des voyageurs. Mais en pratique, la plateforme est accusée (entre autres choses) de faire grimper les prix de l’immobilier, vider les villes de leurs habitants ou encore d’alimenter le surtourisme. C’est pourquoi de nombreuses villes ont décidé de réguler le fonctionnement de la plateforme sur leur territoire.
Barcelone, pionnière
En 2021, Barcelone devient la première ville européenne à interdire les locations de chambres privées à court terme. Cette décision a été annulée en 2022 mais, fin juin dernier, le maire de Barcelone a annoncé que les 10 000 appartements touristiques de la ville disparaitront d’ici 2028. Ces logements devront passer dans le marché locatif classique de longue durée. Dans la ville catalane, les loyers sont en effet devenus trop chers pour les habitants. En 10 ans, les prix des loyers ont augmenté de 68%.
À Madrid et à Palma, les hébergements touristiques dans les immeubles résidentiels partagés sont déjà interdits. Cela signifie que les propriétaires de logement en résidence ne peuvent pas louer leurs habitations à des touristes. La mesure vise surtout à préserver le droit d’accès au logement pour les résidents et les travailleurs, les touristes étant souvent prêts à payer bien plus que les locaux.
Préserver le patrimoine italien
En Italie, les villes de Florence et Rome imposent aussi des restrictions: les locations sont limitées dans les zones UNESCO et peut-être bientôt dans le centre historique. En 2025, les « keybox » seront interdites à Florence. Ces petites boîtes qui abritent les clés de l’appartement loué et qui permet donc à l’hôte de ne pas devoir se déplacer sont très prisées par les loueurs Airbnb.
En 2023, le ministère italien du tourisme avait publié un projet de loi qui vise, à l’échelle nationale, à réglementer les locations touristiques de courte durée. On parle d’une obligation de séjours de minimum 2 nuits, pour éviter le tourisme « hit and run », des séjours de très courte durée. Avec ces règles, le but est de préserver le patrimoine et d’éviter la fuite des habitants locaux.
Paris-Bruxelles, proches mais lointaines à la fois
À Paris, un propriétaire peut louer sa résidence principale – donc l’endroit où il habite – au moins 8 mois par an mais sans dépasser les 120 jours de location. Les hôtes parisiens doivent aussi obtenir un numéro d’enregistrement auprès de la mairie de Paris. Pour les résidences secondaires ou pour faire louer un bien pour plus de 120 jours, l’hôte peut le transformer officiellement en meublé de tourisme. La ville a créé une unité dédiée pour traquer les locations illégales et les amendes contrevenants.
À Bruxelles, les règles sont assez légères en comparaison. Pour faire louer un logement sur Airbnb, il faut d’abord enregistrer l’hébergement auprès de Bruxelles économie emploi et le conformer à certaines conditions et obligations. Après ça, l’hôte obtiendra un numéro d’enregistrement. Dans le cas d’une copropriété, il faudra un accord écrit de l’assemblée générale des copropriétaires.
Et à New-York ?
Aux États-Unis, les règles sont encore plus sévères qu’en Europe. Louer un Airbnb à New-York par exemple est possible mais sous des conditions très strictes. Le propriétaire du bien immobilier peut uniquement mettre en location sa résidence principale et doit donc habiter dans le logement en question. En plus, il doit s’inscrire à l’OSE (le bureau du maire en charge notamment de la sécurité des résidents) et respecter les règles de location. S’il les enfreint, il risque une amende de 5000 dollars. Airbnb s’expose aussi à une amende si la plateforme publie des annonces de logements ne correspondant pas aux critères.
Mais, même si c’est difficile, peut-on louer un Airbnb à New-York ? Oui, pour moins de 30 jours les locations sont possibles mais uniquement pour deux personnes maximum et les locataires doivent avoir accès à la totalité du logement. C’est évidemment en théorie car, en réalité, tu peux louer sur Airbnb un logement pour 4 personnes pour moins de 30 jours. Si tu le fais et que les autorités se rendent compte du problème, tu risques de te retrouver sans logement. Le propriétaire et Airbnb s’exposent à de lourdes amendes.
Un dodo à l’hôtel plutôt qu’en Airbnb au Japon
Depuis 2018, à Tokyo, les logements Airbnb sont bien mieux réglementés. Devant l’augmentation du nombre de touristes, les locations Airbnb s’étaient développées, créant une concurrence nouvelle pour les hôtels. En juin 2018, des réglementations ont été prises : les hôtes doivent enregistrer leur logement et ne peuvent pas faire louer leur logement plus de 180 nuits par an. La législation japonaise a rendu la location d’hébergements plus compliquée, des quartiers entiers sont interdits et enregistrer son logement avec tous les papiers nécessaires est devenu une épreuve. Très peu de locations sont en règles et Airbnb elle-même a supprimé en 2018 près de 80% des agences au Japon.
Gare aux amendes !
Si tu effectues une réservation dans un Airbnb qui ne respecte pas les réglementations locales, tu risques de voir ta réservation annulée et te retrouver sans logement. Mais les personnes qui se verront infliger des sanctions importantes sont les hôtes. Celles-ci peuvent être importantes : par exemple à Barcelone, une amende peut aller jusqu’à 60 000€. Certaines villes comme New-York ou Paris ont des agents dédiés à contrôler les annonces et sanctionner les logements qui ne respectent pas les règles.
En 2018, une locataire parisienne a été condamnée à rembourser son propriétaire pour avoir sous-loué son bien via Airbnb. Elle a dû quitter son logement et a dû verser plus de 40 000€ d’amende. Au total, en 7 ans, elle a sous-loué l’appartement 767 nuits. À l’époque, pour l’avocat de de la propriétaire avait déclaré que cette décision de justice devait servir d’exemple.
Toutes ces règlementations montrent bien les enjeux communs à tous ces pays, on veut protéger les logements pour les résidents, tout en trouvant un équilibre entre le tourisme et la vie locale. Mais si tu souhaites louer un logement sur Airbnb, vérifie bien les règles de la ville dans laquelle tu te rends, pour éviter une mauvaise surprise.
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Police, ouvrez !
Souvent montrées dans les séries policières, les perquisitions sont un des aspects du milieu policier qui suscitent le plus de fantasmes. Mais ces représentations sont-elles proches de la réalité ? Nous avons suivi des policiers de la zone Montgomery (Bruxelles) pour le savoir.
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Aux Restos du cœur, la solidarité résiste à l’inflation
Wiki Commons – Les restos du cœur d’Angers
Depuis juillet 2024, les prix des repas aux Restos du Cœur de Laeken ont augmenté, pour répondre à l’augmentation des prix des denrées alimentaires. Malgré l’inflation et le déficit, les Restos du Cœur ne veulent pas réduire leur offre.
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Margaux, meilleure sommelière de Belgique
Crédit vidéos : Benjamin Maillet, Clara Ligot, Issey Résimont et Marie Lambert
Margaux Balemans, meilleure sommelière de Belgique, exerce son talent au quotidien au restaurant étoilé Le Grand Verre. Entre choix des vins d’exception et conseils sur mesure, elle nous dévoile les coulisses d’un métier d’excellence où passion et précision se rencontrent.
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Une société sans mère, sans femme, sans fille
Credit photo : Wanman Uthmaniyyah
Le 26 octobre 2024, les Afghanes ne peuvent plus parler entre elles. Depuis le retour des Talibans au pouvoir, les femmes sont peu à peu effacées de la société. Face à cette situation, l’Union européenne leur affirme son soutien et l’espoir franchit les frontières. Le 4 octobre 2024, la CJUE rend un arrêt reconnaissant à toute femme afghane le droit d’obtenir le statut de réfugiée dans l’UE.
Parler d’elles à l’échelle européenne et internationale, c’est continuer de faire vivre leur combat, leur donner de l’espoir et leur permettre, un jour, de revivre là où elles ont grandi.
Si vous voulez découvrir notre article long format intitulé : « Une société sans mère, sans femme, sans fille », cliquez ici.
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Une fleur dans votre café ?
Avez-vous déjà remarqué un cœur, une fleur ou d’autres dessins dans votre café ? C’est ce qu’on appelle le coffee art, la tendance du moment. Un réel travail de créativité de la part des baristas. Découvrez ces cafés à succès !
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Semez jeunesse !
Crédit photo: Elise Houben
Dans une agriculture qui est transformée de par toutes ses dimensions, Maxime Janssens, 24 ans, veut faire la différence. Héritier d’une ferme, il nous partage son mode de vie et sa vision novatrice du métier.
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Éduquer face au harcèlement de rue
Vous avez déjà été sifflée ou dérangée dans la rue ? C’est le cas d’une femme sur cinq. Un grand nombre d’entre elles se sentent en insécurité en traversant la ville. Allons à leur rencontre pour savoir comment elle contourne ce phénomène.
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PlayStation fête ses 30 ans
Vitrine de consoles vintage. Photo : Sofia El Bachrioui
Le géant japonais du jeu vidéo PlayStation célèbre ses 30 ans. L’engouement pour la marque reste intact, et dans la communauté, des joueurs de tous âges continuent de se retrouver autour de cette passion. Mammouth vous emmène à la découverte des raisons de cette longévité.
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Qui arrêtera Netanyahu ?
Olivier de la Haye – Adobe Stock
Depuis le 21 novembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est sous la menace d’une arrestation, visé par un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Les 124 pays membres de la Cour ont l’obligation théorique de l’arrêter s’il foule leur sol. Mais de grandes puissances ont annoncé leur refus d’appliquer la décision. Joe Biden, qui était pourtant prompt à saluer les mandats d’arrêt contre Vladimir Poutine, a qualifié cette décision de « honteuse », et Viktor Orbán, dans une provocation assumée, a invité Netanyahu à Budapest, déclrant que la décision de la CPI était « erronée ». Les États semblent, au cours des dernières années, de plus en plus enclins à renier les contours du cadre imposé par la justice internationale.
L’édifice moral érigé à Nuremberg, le procès mis en place en 1945 pour traduire en justice les principaux responsables du Troisième Reich, montre-t-il des signes de fragilité ? Le droit international chancelle-t-il ? La question se pose : sommes-nous en train d’assister à la fin du droit pénal international ?
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Photo de Olivier de la Haye sur Adobe Stock
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Hockeyeuse de haut-niveau
Concilier un sport de haut niveau et ses études universitaires ce n’est pas toujours facile pour les jeunes sportifs. Trouver un équilibre encore moins. Justine Rasir, une athlète de l’équipe nationale, Red Panthers, nous confie son quotidien.
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Victoria Vandeberg, plus jeune bourgmestre de Wallonie
Photo : Noé Roeland
Plus jeune bourgmestre de Wallonie, Victoria Vandenberg a officiellement pris ses fonctions ce 1er décembre dans la commune de Jalhay en province de Liège. Pour l’occasion, Mammouth Média a dressé son portrait.
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Trump et la défense européenne
© European Union 2014 – European Parliament
Le 20 janvier, Donald Trump sera investi à la présidence des États-Unis. Comme chaque changement de pouvoir dans la première puissance mondiale, cela aura des répercussions, mais cette réélection revêt une signification particulière pour l’Europe, qui dépend largement des États-Unis pour sa sécurité.
Lors d’un meeting le 10 février 2024, Trump a répondu à un dirigeant européen inquiet : « Si vous ne payez pas et que la Russie vous attaque, je ne vous protégerai pas. En fait, je les encouragerai. Vous devez payer vos factures ».
Cette sortie provocatrice, dont Trump a l’habitude, révèle une constante des relations transatlantiques : des tensions récurrentes sur le partage des charges au sein de l’OTAN.
L’Europe face à ses faiblesses
La guerre en Ukraine a révélé les failles de la défense européenne. Selon Nicolas Gros-Verheyde, journaliste spécialisé dans les questions européennes et de défense, l’Europe serait capable de soutenir financièrement l’Ukraine en cas de désengagement américain. Il faut dire qu’elle fournit déjà un financement comparable à celui des États-Unis. Toutefois, la capacité industrielle du continent peine à suivre : « Doubler ou tripler la production militaire en Europe sans l’appui américain est pratiquement impossible à court terme », explique Nicolas Gros-Verheyde.
Alain De Neve, chercheur au Centre d’études de sécurité et défense de l’Institut royal supérieur de la Défense (IRSD), rappelle que les critiques de Trump sur les dépenses européennes en matière de défense ne sont pas nouvelles : « Depuis des décennies, les États-Unis reprochent aux Européens de ne pas investir suffisamment dans leur propre défense. Trump n’a fait que rendre ce discours plus brutal ». Pourtant, dans un contexte de tensions avec la Russie, de conflits au Moyen-Orient et de montée en puissance de la Chine, cette réélection pourrait paradoxalement devenir une opportunité pour renforcer l’autonomie stratégique européenne.
La défense commune européenne : une ambition ancienne
L’idée d’une défense européenne unifiée est loin d’être nouvelle. Dès 1950, la Communauté européenne de défense (CED) visait à établir une armée commune pour les pays du Vieux Continent. Mais ce projet échoue en 1954, notamment en raison de divergences françaises. Entretemps, dans un contexte de tensions avec le bloc de l’Est, l’OTAN émerge sous l’égide des États-Unis et devient le pilier de la sécurité européenne tout au long de la guerre froide.
Cependant, la PSDC n’est pas une véritable armée européenne. La défense reste une compétence strictement nationale et cette politique ne fait que coordonner les capacités des États membres. En conséquence, ses missions ne comprennent pas de déploiement de grandes envergures mais se limitent souvent à des interventions humanitaires, des opérations de maintien de la paix ou des formations de troupes.
Aujourd’hui, l’Europe reste divisée sur la manière de renforcer sa défense. Les pays baltes, la Pologne et la Finlande, directement menacés par la Russie, augmentent significativement leurs capacités militaires et leurd dépenses. À l’inverse, des pays comme la Belgique peinent à atteindre l’objectif de 2 % du PIB fixé par l’OTAN.
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Un changement notable est toutefois à signaler : la création en 2024 d’un poste de commissaire européen à la défense et à l’espace, une idée remontant à la Communauté européenne de défense des années 1950.
Les 2% du PIB : un symbole, mais sans fondement
Trump a régulièrement utilisé les fameux 2% du PIB comme une arme rhétorique pour critiquer les alliés européens. Pourtant, comme le rappelle Alain De Neve, « cette norme n’a aucune base juridique dans le traité de l’Atlantique Nord. Elle a été fixée de manière arbitraire, au doigt mouillé, pour symboliser un engagement minimal ».
En réalité, même l’article 5 du traité de Washington, qui prévoit une assistance mutuelle en cas d’agression, ne contraint pas les États-Unis ou d’autres membres à une réponse militaire. « L’article stipule une action jugée nécessaire, ce qui pourrait très bien se limiter à une aide économique » précise le chercheur. Ainsi, les menaces de Trump de ne pas défendre les pays européens en cas d’attaque, si ces derniers ne respectent pas les 2%, relèvent davantage de la provocation que d’une réalité pratique.
Toutefois, « ce n’est pas dans l’intérêt de Trump de laisser la Russie s’implanter en Europe. Les États-Unis ne laisseront pas le Kremlin gagner en influence pour des raisons stratégiques et économiques », nuance Alain De Neve.
Une réélection symbole d’opportunité
Pour Mathieu Michel, député MR et membre de la Commission défense nationale à la Chambre, la réélection de Trump est un signal clair : « Il faut renforcer notre autonomie stratégique ». Selon lui, cela passe par deux axes : investir dans une industrie européenne de défense et développer l’interopérabilité entre les armées européennes.
Philippe Courard, député PS et membre de cette même commission, abonde dans ce sens, bien qu’il admette ne pas avoir toujours tenu le même discours : « J’étais de ceux qui privilégiaient les dépenses sociales aux budgets de défense, mais la guerre en Ukraine a bouleversé les priorités ». Le socialiste insiste néanmoins sur l’importance d’utiliser ces fonds de manière rationnelle : « Les 2%, c’est une norme vide de sens si les fonds ne sont pas utilisés efficacement ». Il va même plus loin en estimant que ce pourcentage pourrait devoir être revu à la hausse : « D’après les experts de l’OTAN, les 2% sont insuffisants. On parle de deux et demi, voire 3% ».
Pour autant, pas question de se couper des États-Unis. Mathieu Michel estime qu’il est crucial d’acheter à la fois européen et américain, défendant l’idée d’une défense européenne forte au sein de l’OTAN. De son côté, Philippe Courard se positionne également contre une forme d’isolationnisme et l’arrêt total d’achat de matériel américain, tout en insistant fortement sur le développement d’une industrie européenne de la défense : « À un moment donné, il faut envoyer un signal aux Américains, il faut se protéger ».
En bref, les deux hommes s’accordent sur le fait que l’Europe doit s’organiser collectivement pour maximiser ses ressources. Philippe Courard propose une spécialisation des pays européens dans des domaines spécifiques, tandis que Mathieu Michel insiste sur l’importance de soutenir l’industrie locale pour réduire la dépendance vis-à-vis des États-Unis.
« Ces dernières années, les États-Unis ont été une espèce de couverture de protection sur les pays occidentaux et ça nous a mis dans un certain confort où l’on devait faire moins d’efforts pour notre autonomie stratégique », reconnaît Mathieu Michel.
Une industrie fragmentée et dépendante
En ce qui concerne l’industrie européenne de défense, bien que techniquement capable de produire des équipements compétitifs, elle reste freinée par des divisions internes et une dépendance persistante aux standards américains.
De Neve souligne que « l’OTAN est une excellente vitrine pour les États-Unis, permettant d’imposer leurs normes et de vendre leur matériel militaire. Les récents achats d’avions F-35 par l’Allemagne en sont la preuve ». En effet, même lorsqu’ils investissent dans leur défense, de nombreux pays européens optent pour du matériel américain pour garantir une compatibilité avec les standards de l’OTAN.
Cependant, des initiatives émergent. Le Fonds européen de défense, lancé par la Commission européenne, finance des projets collaboratifs pour développer des technologies européennes. Mais ces efforts restent limités face à une industrie fragmentée. L’exemple des hélicoptères NH-90, produits par plusieurs pays européens, illustre cette dispersion : chaque modèle diffère selon les spécifications nationales, ce qui entraîne des surcoûts et des retards.
« L’A400M (avion de transport militaire), ça a été des câbles fabriqués en Espagne, des carlingues en France, les hélices étaient fabriquées ailleurs. Tout était vraiment décomposé. C’était des luttes entre les États pour préserver des bassins d’emploi, des compétences industrielles qu’on ne voulait pas laisser les autres occuper », regrette Alain De Neve.
Quid d’une armée européenne ?
Face à ces défis, certains politiciens évoquent régulièrement l’idée d’une véritable armée européenne, comme Emmanuel Macron. Cette position est aussi présente chez nous, comme le préconise Mathieu Michel, pour qui cela représente une étape essentielle pour l’UE afin de garantir son autonomie, même s’il admet qu’un petit pays comme la Belgique est plus susceptible d’y souscrire : « On a conscience que la Belgique seule n’a pas une influence démesurée dans l’échiquier mondial ». Philippe Courard fait le même souhait même s’il est conscient qu’une véritable armée européenne n’est pas pour demain, tant les obstacles sont nombreux.
« L’idée d’une armée européenne est une chimère » tranche Alain De Neve. Selon lui, les divergences stratégiques entre États membres, combinées à des intérêts nationaux profondément ancrés, rendent ce projet irréalisable, même à long terme. L’expert met en avant le manque de culture stratégique commune : « La culture stratégique polonaise est différente de la culture stratégique allemande, française ou britannique ». Il ajoute : « L’Américain ne va pas se sentir viscéralement concerné par son devenir en voyant la Pologne se faire attaquer par la Russie. De la même façon que les Européens ne seront pas très concernés par les États-Unis en conflit avec la Chine ». Au mieux, seule l’interopérabilité, c’est-à-dire la capacité de plusieurs organismes de défense nationaux de travailler ensemble, peut-être et devrait être améliorée pour l’expert.
Une relation transatlantique à redéfinir
Pour De Neve, la réélection de Trump ne doit pas être vue uniquement comme une menace : « Trump ne pourra pas tout faire. Les Européens doivent adopter une approche pragmatique, en s’inscrivant dans une logique de donnant-donnant ».
En somme, la réélection de Trump se présente comme un défi mais aussi une opportunité pour l’UE, la poussant à renforcer son autonomie stratégique et à réorganiser son industrie de défense. Mais cette transformation nécessitera une vision commune, un engagement politique fort et des investissements à long terme. Ce qui est certain, c’est que l’Union européenne se rend bien compte de sa dépendance à l’OTAN et a pour volonté de la réduire.
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Christine « signe » le JT
Mammouth est allé à la rencontre de Christine Pagnoncelli, une figure emblématique de l’interprétation en langue des signes à la RTBF. Depuis plus de 25 ans, elle traduit les moments clés de l’actualité et des programmes, rendant les médias accessibles à un public souvent oublié.
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Paul Watson, un éco-terroriste ?
©Unsplash – Christian Lue / Saroj Bhandari
La justice danoise a rendu son verdict ce matin en libérant Paul Watson de sa détention. Il ne sera donc pas extradé vers le Japon. Cela faisait cinq mois que le célèbre défenseur des océans était incarcéré à Nuuk au Danemark en attente de cette décision. Ce qui lui était reproché ? Protéger la biodiversité marine et militer contre l’industrie de la chasse des grands cétacés dans les eaux internationales. Mais les réels chefs d’accusations portés par le Japon le désignaient en tant qu’un « éco-terroriste ».
Nuuk se situant à plus de 3515 kilomètres de Bruxelles, peu nombreuses sont les voix qui se sont élevées au sein des institutions européennes pour défendre la cause de Paul Watson. Qu’en est-il de cette tendance à criminaliser les activistes ? Quel est le soutien européen à ces derniers qui se battent au péril de leurs libertés et parfois, de leurs vies, pour la défense des causes communes ?
Cliquez ici ou sur l’image ci-dessous pour découvrir notre article long format intitulé : « La politique écologique de l’Union européenne, quand les intérêts politiques et écologiques s’entrechoquent ».
©Unsplash – Guillaume Périgois
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Une main tendue aux plus démunis
Photo : Mia Hodžić
Relocalisé depuis juin, sur la grande avenue Van Volxem à Forest, le Centre d’Accueil Social Abbé Froidure accueille les personnes en situation de précarité. Il offre un endroit où se reposer, se réchauffer et accéder à différents services. Il a été pensé pour répondre aux besoins de ses usagers et vise à leur offrir dignité et respect dans un quotidien instable.
Dans la grande salle baignée dans la lumière, les bénéficiaires se réunissent pour partager un moment loin de la rudesse de la rue et du froid hivernal. Une odeur familière de café flotte dans l’air, mêlée aux échos de conversations discrètes. Des affiches annonçant les prochaines activités et un cadre de photos ornent les murs. Parmi les bénéficiaires, Sandra (nom d’emprunt) décrit le centre comme un « refuge ». Elle souligne l’importance de ces services simples mais essentiels : « Rien que pouvoir charger mon téléphone et boire un café, c’est déjà beaucoup pour moi. Être ici me permet de penser à autre chose que mes problèmes. »
Un centre ouvert à n’importe quelle personneEn amont de la relocalisation du centre d’Ixelles à Forest, le processus de conception du nouveau centre et la réorganisation de l’espace ont été réalisés en concertation avec les bénéficiaires. Ce travail collaboratif a permis de créer un lieu adapté à leurs attentes. Aujourd’hui, le centre propose divers services. Quatre ordinateurs sont disponibles, ainsi que deux cabines téléphoniques insonorisées. Pour sécuriser les affaires des bénéficiaires, ceux-ci disposent de 120 consignes individuelles. Dix logettes, accessibles même aux personnes à mobilité réduite, permettant de se reposer dans l’intimité et de nouvelles douches sont accessibles depuis la fin du mois de novembre. Mais l’offre du centre ne se limite pas aux équipements. Tous les lundis, des repas chauds sont offerts grâce aux dons alimentaires de partenaires. En plus de l’aide matérielle, un soutien social et administratif est également proposé pour accompagner les bénéficiaires dans leurs démarches. Ces services sont entièrement gratuits, accessibles à toutes les personnes inscrites via une carte de membre, pouvant être anonyme. « Le centre d’accueil adopte une politique dite « bas seuil », c’est-à-dire que le centre est ouvert à n’importe quelle personne majeure dans le besoin, qu’il s’agisse de sans-abri, migrants ou personnes isolées. » Ilias, un des responsables du centre, estime qu’environ 70 % des usagers se trouvent en situation irrégulière.
« Malgré nos efforts, on ne peut pas accueillir tout le monde »Depuis sa création en 2019, le centre a vu son affluence augmenter de façon croissante, jusqu’à accueillir actuellement entre 60 et 80 personnes en moyenne par jour. La période hivernale est particulièrement critique pour les plus vulnérables et augmente donc les besoins des usagers. Le personnel, composé de six employés et d’un bénévole, se retrouve parfois en sous-effectif face à la demande. C’est pourquoi le centre cherche constamment des subsides pour augmenter ses services. L’équipe a opté pour une approche participative : des assemblées mensuelles permettent aux utilisateurs de s’exprimer et de contribuer à l’élaboration de nouvelles aides. C’est ainsi que le centre a commencé à ouvrir les dimanches. « On est encore en phase de test, mais l’affluence montre que c’était nécessaire », souligne Ilias. Le centre ne peut pas rester ouvert la nuit en raison de contraintes juridiques liées à son statut actuel. Cependant, des nocturnes ponctuelles, comme des soirées cinéma ou des activités sportives, sont organisées pour maintenir le lien avec les bénéficiaires au-delà des heures d’ouverture dites classiques.
Le lien social, une valeur centraleLe Centre d’Accueil Social Abbé Froidure place les relations humaines et le lien social avec les usagers au cœur de sa mission. « J’ai un toit grâce à Dieu mais je viens ici tous les jours. Je les ai suivis quand ils ont déménagé parce que je m’y sens bien », raconte Kamil, bénéficiaire du centre depuis sa création. Si certains sont désormais des habitués, d’autres découvrent le centre, la plupart du temps guidés par le bouche-à-oreille. « Je suis arrivé ici avec Mohammed. Au début, je ne connaissais personne mais maintenant, je reconnais de plus en plus de visages », explique un bénéficiaire. Pour une minorité, le centre et les membres représentent leur unique lien social. « Le lien social est primordial dans notre métier. Il y a des usagers qui n’ont personne d’autre que nous. Ils nous appellent depuis l’hôpital ou la prison, juste pour avoir un peu de soutien moral et demander de nos nouvelles », confie Ilias. « Ces relations ne s’arrêtent pas à l’intérieur des murs : il nous arrive d’aller visiter des bénéficiaires hospitalisés ou de les accompagner dans des moments particulièrement difficiles ».
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Treize à la mode
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Une malédiction, une superstition, une chance. Appelez-le comme vous le souhaitez : treize est bien plus qu’un nombre. Certains le fuient tandis que d’autres l’adorent. Une chose est sûre : l’origine de sa popularité remonte à il y a bien longtemps…
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Mercosur : les agriculteurs en colère
Pexels – Ieva Brinkmane
Mais pourtant, c’est quoi l’accord du Mercosur – Union européenne ? Quels sont les enjeux qui se cachent derrière cet accord commercial ? Pourquoi suscite-t-il autant de controverse ?
On vous explique l’accord entre le Mercosur et l’Union européenne, mais aussi ses avantages et ses inconvénients.
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Si cet accord a des avantages économiques, et des inconvénients écologiques, il ne fait pas l’unanimité. Encore moins du côté des agriculteurs, mais pourquoi ? Quelle est l’origine de ces manifestations et de ce mécontentement ? On vous explique tout.
Voir cette publication sur InstagramUne publication partagée par @mammouth.media
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Excision ou exil
Fuir son pays pour échapper à l’excision, c’est le choix courageux qu’a fait la maman de Sana en 2009.
L’excision, une mutilation sexuelle qui touche 200 millions de femmes dans le monde, consiste à retirer une partie du clitoris et des lèvres internes, causant douleurs, séquelles et contrôle de la sexualité.
Chaque année, environ 20 000 femmes demandent l’asile en Europe pour fuir cette pratique.
Découvrez l’histoire bouleversante d’une femme qui a tout sacrifié pour protéger ses filles.
Un podcast signé : Chiara De Baggis et Manon Rosier
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Quel avenir pour le peuple syrien ?
Crédit photo: Pexel
A la suite d’une offensive éclair des rebelles syriens, le régime de Bachar al-Assad a chuté avec la prise de Damas ce week-end. Sur les réseaux sociaux, des vidéos de statues déboulonnées et de foules en liesse reflètent l’espoir d’un nouveau départ pour une population meurtrie par des années de guerre. Mais cet espoir est-il fondé ? Sous l’autorité de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe classé comme organisation terroriste par le département d’État américain, quel avenir attend les Syriens ? Elena Aoun, professeure en relations internationales à l’Université catholique de Louvain, apporte son éclairage sur les enjeux de cette transition.
Comment les rebelles ont-ils réussi à prendre le pouvoir aussi rapidement ?
Il y a eu une offensive éclair qui n’a pas rencontré la moindre opposition de la part d’un appareil sécuritaire pourtant réputé pour être significatif. Les forces militaires et la police se sont littéralement évaporées.
À cela s’ajoute un autre facteur : la prise de distance des alliés traditionnels du régime d’Assad. D’abord, la Russie, fortement engagée sur le front ukrainien, semble avoir d’autres priorités que de soutenir un régime qui n’a même pas pris la précaution de se renforcer depuis la stabilisation des fronts. En somme, le message implicite est clair : « Si vous n’avez rien fait pour vous préparer, tant pis pour vous. » La Russie amorce par ailleurs une forme de négociation avec les rebelles, cherchant à préserver ses intérêts stratégiques, notamment pour ses deux bases militaires en Syrie.
Du côté de l’Iran, le pays est préoccupé par les événements à Gaza. L’Iran est également fragilisé, étant dans le collimateur d’Israël et potentiellement d’une future administration Trump. Le Hezbollah, allié clé de l’Iran dans la région, est lui aussi affaibli : il a dû se recentrer sur l’échiquier libanais après avoir subi des pertes significatives, tant en leadership qu’en effectifs et en capacités militaires.
En combinant ces éléments, on peut comprendre, rétrospectivement, pourquoi le régime s’est effondré aussi rapidement.
Est-il envisageable que le clan Al-Assad tente de reconquérir le pouvoir ?
Non, aujourd’hui, Bachar al-Assad a quitté le pays, s’est réfugié en Russie et y a obtenu l’asile humanitaire (et non politique). Les autorités russes ont annoncé sa démission de ses fonctions de président, ce qui ressemble clairement à une mise à l’écart.
En Syrie, il reste encore quelques villes côtières traditionnellement loyales au régime. Cependant, en réalité, il n’y a plus de régime à soutenir ni de cause pour laquelle combattre. Le Premier ministre syrien a également tendu la main aux rebelles dimanche, et ces derniers ont répondu favorablement. C’est intéressant pour nous, en tant qu’observateurs, car il ne s’agit pas d’une continuité du régime, mais bien d’un basculement vers une transition. L’objectif semble être de ne pas partir d’une table rase institutionnelle, mais de capitaliser sur les structures existantes, de s’appuyer sur elles pour reconstruire. C’est un geste qui, selon moi, mérite d’être souligné.
Les Syriens fêtent cette victoire. Mais l’avenir sera-t-il vraiment meilleur sous une prise de pouvoir du HTS ?
Tout d’abord, je n’utiliserais pas le terme « prise de pouvoir ». Le HTS (Hayat Tahrir al-Sham) pourrait être comparé à une mosaïque de factions qui se sont alliées à lui. Ensemble, elles n’ont pas véritablement pris le pouvoir comme pourrait le faire un militaire renversant un président. Comme je l’ai mentionné précédemment, nous sommes encore au tout début d’une transition.
Par ailleurs, le chef du HTS, Abou Mohammad al-Jolani, n’a pas fait de déclaration visant à se proclamer « calife à la place du calife ». Dans ses discours, il a tenu des propos qui se veulent inclusifs et rassurants. Bien sûr, il convient de rester prudent et de ne pas tout prendre pour argent comptant. Cependant, c’est déjà un premier pas, et tout dépendra de la manière dont la transition sera menée, non seulement par cette figure et cette faction, mais également par les autres factions et acteurs impliqués.
En tout cas, je n’ai pas eu l’impression qu’Abou Mohammad al-Jolani cherche à devenir le nouveau dictateur de la Syrie. Du moins, il n’a pas adopté les démarches traditionnelles associées à une prise de pouvoir autoritaire, comme s’installer dans le palais présidentiel, par exemple.
Bien que ce groupe se veuille progressiste, il s’agit tout de même d’un groupe classé comme organisation terroriste par le département d’État américain, il y a t’il un risque qu’Abou Mohammed al-Joulani, chef du groupe HTS impose un califat ?
Pour l’instant, nous sommes dans une transition qui semble vouloir être inclusive. Cependant, il ne faut pas se voiler la face. Premièrement, le HTS a déjà une expérience de gouvernance dans la province d’Idlib, et celle-ci n’a pas été particulièrement concluante. Bien que cette région ait servi de refuge à de nombreux Syriens fuyant le régime d’Assad, le HTS a commis des exactions. Ce groupe a gouverné de manière autoritaire, réprimé la liberté d’expression, emprisonné des opposants, et a même fait face à des manifestations en janvier 2024.
Cette expérience maladroite et autoritaire de l’exercice du pouvoir par le HTS soulève donc de légitimes inquiétudes. L’avenir dépendra de leur capacité à évoluer et à apprendre des erreurs passées.
Instaurer un califat nécessiterait un appareil militaire et sécuritaire extrêmement vaste. Aujourd’hui, si HTS a réussi sa percée militaire, c’est parce qu’ils ne sont pas seuls. Pour l’instant, la coalition dirigée par HTS est composée d’une très grande diversité de groupes, certains plus radicaux que HTS, tandis que d’autres sont totalement laïques. Ces différentes sensibilités vont probablement se rassembler pour imaginer la Syrie de demain. Dans ce contexte, Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ne serait qu’un acteur parmi d’autres.
Comment peut-on imaginer l’avenir politique de la Syrie ?
Il n’est pas certain que les choses évoluent vers une véritable transition inclusive, où un ensemble d’acteurs aurait son mot à dire. Par exemple, des négociations pourraient permettre aux Kurdes d’obtenir une forme d’autonomie.
Pour l’instant, la coalition dirigée par HTS est composée d’une très grande diversité de groupes, certains plus radicaux que HTS, tandis que d’autres sont totalement laïques. Ces différentes sensibilités vont probablement se rassembler pour imaginer la Syrie de demain. Dans ce contexte, Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ne serait qu’un acteur parmi d’autres.
Cela dit, je ne parierais pas sur la suite des événements. Je tiens simplement à souligner quelques indicateurs positifs, notamment les démarches du Premier ministre et la transition en cours de la Syrie officielle, qui semble passer d’un régime autoritaire à autre chose.
Comment la Syrie peut-elle construire un régime politique stable et adapté à sa culture tout en évitant les influences externes et les conflits internes ?
Je tiens à souligner que certains acteurs ne sont pas uniquement animés par la bienveillance ; ils poursuivent également des intérêts étroits. On peut penser, par exemple, à la Turquie dans ses relations avec les Kurdes, ou aux oppressions exercées par Israël et les États-Unis.
Si vous imaginez que le futur régime syrien respectera pleinement les droits des homosexuels et des communautés LGBTQIA+, à l’image de certains pays occidentaux, cela n’aura probablement pas lieu. Ces valeurs ne correspondent pas à la culture locale. Il serait contre-productif de tenter d’imposer un « logiciel » démocratique occidental à un pays où ce cadre ne fait pas sens dans l’immédiat.
L’enjeu pour la Syrie est de trouver un espace suffisant pour éviter les pièges d’une guerre intestine et des instrumentalisations externes. Si les Syriens parviennent à élaborer un modus vivendi, ce pourrait être le point de départ d’un renouveau. Tous les régimes évoluent avec le temps : la Belgique, par exemple, est passée d’un État unitaire à un État fédéral grâce à des arrangements constitutionnels novateurs.
Si les acteurs locaux, régionaux et internationaux font preuve de sagesse, la Syrie pourrait se redresser et instaurer un régime qui, même s’il est à coloration islamiste ne devrait pas nécessairement inspirer la peur. Ce qui importe, c’est de permettre aux Syriens de tracer leur propre chemin, adapté à leur contexte et à leur culture.
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