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L’IA en studio
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Plongez dans une expérience où l’intelligence artificielle se frotte à l’art de la création musicale. Entre innovation technologique et défis créatifs, ce podcast explore les possibilités offertes par une IA qui compose, écrit, et chante… mais peut-elle vraiment rivaliser avec les artistes humains ? Découvrez nos essais, nos impressions, et les débats qu’ils soulèvent sur l’avenir de la musique.
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Rires éphémères, déchets durables
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Les bonbonnes de gaz hilarantes : un problème sous pression.
Ces cylindres métalliques s’invitent partout dans l’espace public, des trottoirs aux parcs, et leur usage détourné pour les effets euphorisants du protoxyde d’azote pose des problèmes de santé publique, mais aussi des problèmes environnementaux.
Qui ramassera ces déchets toxiques ? Que vont-ils devenir ? Combien couteront-ils à la collectivité ?
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« Il y a un peu un mépris de l’expérience chez Ecolo »
Baptiste Roman
Christos Doulkeridis vit les derniers jours de sa longue carrière politique, après que le PS, le MR et les Engagés ont éjecté Ecolo de la majorité à Ixelles. Et ce, malgré que la liste tirée par Christos Doulkeridis aux communales ait réussi à rester premier parti.
Avant qu’il ne remette son écharpe mayorale au placard et alors qu’il prend quelques jours de repos, l’ancien Secrétaire d’Etat bruxellois a accepté de nous accorder un entretien[1].
L’occasion de revenir sur la déroute de son parti aux élections de juin.
[1] L’entretien a eu lieu au téléphone le 4 novembre 2024.
Est-ce que l’éviction du mayorat était une surprise pour vous ? Comment vit-on cela humainement ?
J’ai toujours eu besoin de prévoir et je considère qu’il faut toujours avoir deux à trois coups d’avance en politique. Il ne s’agit donc pas d’une surprise totale : politiquement, je n’avais pas exclu ce scénario. Mais humainement, c’est difficile.
A titre personnel, j’ai toujours essayé d’être aligné entre ma personnalité humaine et ma personnalité politique. Je suis fier d’avoir réalisé le parcours que j’ai eu en restant le plus aligné possible. Depuis le 13 octobre, je reçois un grand nombre de messages de remerciement de citoyens. Cela me touche et m’émeut.
A côté de la dimension humaine, il y a la dimension politique. On est dans un contexte où l’on est menacé de toute part. Un contexte où les idées de droite dominent, où les plus faibles de la société sont pointés du doigt.
Dans ce contexte, je considère que former une majorité au niveau communal ne constitue pas un détail. Je considère qu’on ne fait pas de la politique par hasard ou en s’adaptant à toutes les situations… J’ai des valeurs, j’ai une vision. Tous les choix que j’ai faits, je les ai faits par rapport à ces valeurs. Je n’ai construit que des majorités progressistes, à savoir avec des partis qui mettent en avant le bien commun, l’intérêt général, l’action publique, l’ouverture aux autres, etc.
N’est-ce pas très large comme définition de parti progressiste ? Les Engagés se disent également progressistes.
Les Engagés, c’est un parti de pouvoir. Ils commencent une phrase à gauche, pour la terminer à droite. C’est ça la stratégie des Engagés. On ne sait pas très bien quels sont leurs fondamentaux.
Nous, les écologistes, on assume qu’il faut changer la société. On ne peut pas abandonner cela mais on ne peut laisser personne de côté. Pour changer la société, il faut emmener tout le monde avec soi.
« On mène parfois des débats de niche, sur les minorités notamment »
Et ça n’a pas été le cas ces cinq dernières années ? A quoi attribuez-vous la défaite d’Ecolo en juin ?
Il faut d’abord constater qu’à l’échelle européenne, tous les partis écologistes sont en baisse.
Au niveau belge, les écologistes avaient gagné les élections en 2018 et 2019. Tous les autres partis ont donc focalisé leur énergie à reprendre les voix qui étaient allées à Ecolo. Il y a donc eu un « bashing » anti-Ecolo qui consistait à dire « On est pour l’écologie mais pas ici, pas comme ça, pas maintenant ».
N’y a-t-il pas également eu des erreurs propres à Ecolo ?
Il y a parfois eu une dispersion trop importante par rapport aux fondamentaux d’Ecolo. Parfois, on mène des débats de niche, sur les minorités notamment. On n’a pas assez porté le débat écologiste. Il faut garder le cap et avoir dans son baromètre les grands combats écologistes. A côté de cela, il faut continuer de porter des débats de société qui sont plus périphériques mais qui sont extrêmement importants pour les personnes concernées.
Il y a un peu un mépris de l’expérience chez Ecolo. C’est notamment dû au fait qu’Ecolo est arrivé après les autres partis et a voulu corriger un certain nombre de défauts, dont le carriérisme. Dans un effet de balancier, on a sans doute un peu trop valorisé le remplacement permanent des élites politiques.
Il faut trouver un équilibre entre renouvellement et expérience. Comme il y a un renouvellement des cadres qui est très important, parfois, on recommence un peu à zéro. Or, l’action politique nécessite absolument une professionnalisation beaucoup plus grande.
A ce sujet, Philippe Lamberts, ancien député européen Ecolo, considère qu’Ecolo est devenu un parti comme les autres, où la promesse de faire de la « politique autrement » sonne creux.
Je trouve très moche l’attitude de Philippe Lamberts. Cracher dans la soupe au moment où l’on part…
C’est quelqu’un qui n’était jamais présent dans le parti. Par ailleurs, il dit beaucoup de contre-vérités. C’est la démarche typique d’un gars qui est venu, qui a pris, qui est parti.
Je reconnais que c’est un grand orateur, c’est quelqu’un qui a une vision et un discours.
Il y a une énorme différence entre parler et agir. J’ai énormément de respect pour les personnes qui ont exercé des fonctions exécutives. Lamberts a toujours été dans la posture du gars qui croit savoir mieux que les autres.
« Il ne faut avoir peur de devenir plus professionnel »
Une autre critique est celle du manque de démocratie : M. Lamberts parle d’une « tendance oligarchique » chez Ecolo et reproche à des mandataires de n’avoir fait que de la politique toute leur vie.
Ça, c’est le comble. Philippe Lamberts est sans doute celui qui a voulu le moins participer à des débats internes.
Par ailleurs, je suis en désaccord total avec M. Lamberts. Il ne faut pas avoir peur de devenir plus professionnel. Le professionnalisme n’est pas antinomique avec le caractère démocratique d’un parti.
Il y a aussi un démocratisme qui tue l’énergie en se focalisant sur les débats internes plutôt qu’à mettre son énergie au débat démocratique de la société dans son ensemble. La vraie question est la suivante : comment fait-on évoluer une société ?
Le véritable enjeu est d’être capable d’être porteur de changement pour la société et de revoir son point de vue en fonction de l’évolution de la société.
Prenons la question du nucléaire. Il ne s’agit pas d’être contre le nucléaire par principe parce qu’on a été contre historiquement. Il s’agit plutôt de bien comprendre la globalité de la situation : quels sont les avantages du nucléaire ? Ses inconvénients ? Il faut être capable d’entendre tous les arguments, de les étudier et d’assumer une nouvelle position en 2024 et de la défendre.
Dès que le parti tombe dans le nombrilisme, et consacre l’essentiel de son énergie à discuter en interne, on court à la perte. Ce qui est important, c’est d’être le plus raccord possible par rapport à l’évolution de la société. La société a plus que jamais besoin de partis qui vont à contre-courant d’une tendance dominante. L’écologie politique a une grande chance par rapport à d’autres tendances politiques : il s’agit d’un projet qui est très cohérent par rapport à l’évolution de la société. C’est ce projet qui doit nous mobiliser.
A vous entendre, Ecolo doit devenir plus pragmatique ?
Il y a des gens radicaux qui veulent des discours forts. Pour moi, le vrai radicalisme consiste à accepter de se confronter à la réalité, de se relever les manches. Tout ce qui a été écrit par des théoriciens risque de devoir être relu en fonction de la réalité.
La vie, ce sont des hommes et des femmes avec des avis différents dont il faut tenir compte mais sans jamais perdre de vue l’objectif collectif.
C’est ce pragmatisme qui doit être notre obsession.
A cet égard, comment voyez-vous les alliances possibles d’Ecolo avec le PTB au niveau communal ? (NDLR : L’interview a été réalisée avant l’annonce de la coalition PS-Ecolo-PTB à Mons).
Depuis quand existe le PTB sur le plan politique ? C’est l’ancien porte-parole de Charles Michel (NDLR : Frédéric Cauderlier[1]) qui est le premier à avoir donné la parole au PTB. Ce n’est pas un hasard.
Depuis lors, c’est une stratégie du MR de diaboliser le PTB pour qu’il n’y ait pas de place pour des majorités sans le MR. Ce qui est en train de se passer à Schaerbeek, et ce qui rend fou Georges-Louis Bouchez, c’est que le PS songe à une majorité avec le PTB et sans le MR. On est dans un débat de lutte des places. On instrumentalise donc le PTB.
Idéologiquement, vous n’avez pas de souci avec le PTB ?
Idéologiquement, j’ai des soucis avec beaucoup de monde. Mais il y a une vraie différence entre le PTB et l’extrême droite. Le PTB ne stigmatise pas les plus faibles. Mais c’est un parti plein d’impasses, qui est dans la démagogie et le populisme.
Marie Lecocq et Samuel Cogolati ont gagné l’élection à la coprésidence d’Ecolo sur le thème de l’écologie populaire. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je les remercie de reprendre le flambeau dans un contexte difficile. Mais je m’interroge sur la définition de « populaire ». J’espère qu’ils entendent écologie « populaire » comme une écologie qui peut parler à un maximum de personnes, et pas uniquement à des personnes fragilisées socialement. Il n’y a pas de raison d’exclure quiconque. Mais être capable de parler au plus grand nombre, c’est fondamental.
Est-ce que vous avez envie de jouer un rôle dans le processus de reconstruction du parti ?
Je suis disponible en tout cas. J’ai plein de choses à dire.
Je trouverais fou que le parti ne demande pas l’avis de gens comme Jean-Michel Javaux ou moi. Nous sommes des personnes qui avons connu des succès électoraux, et qui continuons à avoir une certaine image auprès du grand public. Le parti peut donc nous utiliser.
Vous craignez qu’ils ne le fassent pas ?
Je ne crains rien du tout.
[1] Avant d’être porte-parole de Charles Michel, Frédéric Cauderlier était journaliste politique pour RTL.
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Les familles de détenus face à l’exclusion sociale
Photos : Générées par IA
« Beaucoup de gens m’ont tourné le dos dès qu’ils ont su que mon ex-mari était en prison », confie Franca, mère de trois enfants. Son récit met en lumière les épreuves silencieuses des proches de détenus. Comme pour des milliers de familles en Belgique, la condamnation de son compagnon a profondément bouleversé son quotidien et l’a confrontée à la stigmatisation et à l’exclusion sociale.
Son cas est loin d’être isolé. En Belgique, plus de 17 000 enfants ont un parent en prison, et plus de 76 000 personnes sont indirectement affectées par l’incarcération d’un proche. Ces familles affrontent un lourd fardeau émotionnel, financier et social, rarement pris en compte.
En Belgique, plus de 17 000 enfants ont un parent en prison
La vie de Franca a basculé il y a 8 ans, en décembre 2016, lorsque son mari a été arrêté pour commanditation d’un braquage, ce qui lui valut une peine de 6 mois de prison préventive, et une condamnation de 5 ans avec sursis. La première conséquence de cette détention fut financière : Franca et l’une de ses filles, Manon, 19 ans à l’époque, se sont retrouvées accablées par plus de 40 000 euros de dettes. “Les huissiers ont sonné à la porte. Je me suis aperçue qu’il y avait un énorme problème. Je me suis débrouillée tant bien que mal. Au bout de deux ans, j’ai cessé de payer et je me suis mise en médiation de dette collective. Ça s’est terminé cette année-ci en février, au bout de cinq ans.”
Au-delà de l’aspect financier, la vie sociale de Franca a complètement changé. “Je ne fais plus confiance à personne. Je me méfie de tout et j’essaye d’ouvrir les yeux sur ce qu’il se passe autour de moi. J’ai fait un énorme tri parmi mes proches et amis.” Avec du recul, elle estime que cette condamnation l’a transformée, faisant d’elle une personne plus solide et ferme.
Coupables par associationÀ l’époque, Franca s’est sentie juger par les autres : “Ils s’imaginaient que j’aurais dû voir venir la chose, que j’aurais pu l’empêcher d’une certaine manière.” Pour certains, les proches de prisonniers sont considérés comme des “coupables par association”. “C’est inadmissible parce que d’un côté, nous, on n’y est pour rien. Et dans cette situation, je suis la première victime.”
Cependant, l’expérience n’est pas vécue par tous les proches de cette façon. La fille de Franca, Manon, ne s’est pas du tout sentie exclue ou montrée du doigt suite à l’incarcération de son père. “Au contraire, très souvent, la réponse des gens, c’est que je ne suis pas mon père et que mon père n’est pas moi. Par contre, je me suis sentie un peu rejetée par certains membres de la famille. Mais je pense qu’avoir un proche emprisonné fait un peu partie de la vie actuelle, que c’est de plus en plus banal.”
Néanmoins, Manon admet que cette incarcération a “bouleversé le schéma familial”. Ses parents se sont séparés et sa relation avec son père s’est dégradée. Manon et sa famille ont tout de même tenu à maintenir une relation avec leur père en détention en lui rendant régulièrement visite en prison. Ce qui n’était pas sans difficulté.
Accolades interditesLes familles des personnes emprisonnées sont fréquemment confrontées à des règles strictes lors des visites. Pour Manon et Franca, les visites se déroulaient dans un espace comparable à un réfectoire, sans intimité. « On ne peut pas trop lui serrer la main, et les accolades sont interdites« , précise Franca. Cet environnement, à distance, rend difficile le maintien des liens affectifs.
“Au départ, j’ai été très triste et j’étais un peu honteuse aussi. Mais ça n’a pas duré longtemps, car à partir du moment où j’ai commencé à aller le voir, après qu’il soit rentré en prison, j’avais plutôt l’impression que ma mission, c’était de soulager son quotidien”.
Des aides financièresUn quotidien qui fut notamment soutenu au sein de leur famille par l’octroi d’un soutien du CPAS. Mais de nombreuses aides sociales sont aussi disponibles pour les proches des personnes emprisonnées (Croix-Rouge, Fonds Houtman, les Relais Enfants Parents, La Ligue des Familles), mais peu en sont informés. Franca, pour sa part, a reçu une aide sociale et financière, « pendant un petit temps, pour le remboursement de mes médicaments, pour le sport de mes enfants. J’avais des chèques pour intervenir dans les frais.”
En revanche, pour ce qui est de l’aspect psychologique, comme l’explique Manon, aucune association ne lui est venue en aide, et elle a dû elle-même faire la démarche de consulter un psychologue pour traverser l’épreuve que représentait pour elle l’incarcération de son papa.
Par ailleurs, les proches se plaignent d’être livrés à eux-mêmes sur le plan administratif. Franca et Manon racontent avoir eu beaucoup de mal à comprendre ces documents. De leur point de vue, l’aide d’un avocat est aussi importante pour les proches que pour le détenu lui-même dans ce genre de situation.
La réinsertion, un miragePour Franca et Manon, si l’emprisonnement a été une épreuve, le défi le plus inattendu fut la réinsertion du père de famille. La sortie de prison d’un détenu ne signifie pas toujours un retour à la normale.
“C’était une période hyper compliquée”, raconte Manon. Après de longs mois d’absence, le schéma familial a évolué, ce qui fait que le retour nécessite une phase d’adaptation difficile.
“Le quotidien avait changé sur ces six mois-là. Le sien n’était plus du tout rythmé comme le nôtre. J’ai trouvé ça compliqué et c’était un peu violent”, partage Manon. L’absence d’une transition progressive entre l’isolation carcérale et la liberté extérieure peut compliquer la réinsertion sociale, et beaucoup peinent à retrouver une stabilité à leur sortie.
De plus, l’absence de structures d’accompagnement rend la situation d’autant plus compliquée. Tellement compliquée que Manon se questionne quant à la possibilité d’un retour à une vie de famille normale. « Il n’a jamais repris un rythme de vie serein, des habitudes correctes… Il ne s’est pas vraiment réinséré dans la société”.
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L’IA au service
Photo : Marie EMBOLO
Eric BARADAT est actuellement directeur de l’information en charge de la photographie, de l’infographie et de la documentation. En fonction à l’AFP depuis 1997 au desk photo International. Il a édité et coordonné les couvertures de nombreux grands événements notamment les jeux Olympiques d’été et d’hiver. Il revient sur la préservation de l’authenticité des contenus face à l’IA.
Les journalistes de l’AFP utilisent-ils IA ?
Au quotidien on utilise très très peu l’IA. Mes collègues, utilisent l’IA comme on le fait tous un peu aujourd’hui. Pour traduire des documents par exemple, pour synthétiser des documents. Mais ils ne l’utilisent pas pour l’écriture ou pour générer du contenu. Tout le monde se sert un petit peu de l’IA mais pas beaucoup. Je ne suis pas contre l’IA. C’est un outil qui va aider les journalistes dans plein de domaines. Indéniablement, elle ne replacera pas le travail de terrain, la recherche de vérité ou les témoignages des personnes ayant réellement vécu des évènements. utiliser des outils qui incorporent de l’intelligence artificielle, oui. Générer des images synthétiques pour prétendre raconter une vérité. C’est ce que je fais, c’est ce qu’on fait à l’Agence France-Presse.
L’IA trompe t-elle la vigilance de certains médias?
Malheureusement il va y avoir des erreurs, des accidents, et des malveillances bien sûr. Je pense qu’on est dans une phase d’adaptation où tout ce genre de choses va arriver. Mais ça va se réguler. Il va y avoir une forme d’habitude qui va nécessiter une éducation. Les journalistes devront clairement marquer de manière indélébile leur travail comme étant du travail non synthétique. Mais plutôt comme étant du travail humain. Connaître ce qui est possible ou pas pour faire la différence. Les journalistes doivent savoir utiliser les outils de certification pour marquer leur contenu comme étant du journalisme. Une fois que ces marquages existeront pour tous, ils seront acceptés. Je pense qu’on arrivera à une forme d’équilibre dans ce genre de problématiques.
Le photojournalisme pourrait-il disparaître pour céder la place à l’IA ?
Non. je suis convaincu que cela n’arrivera pas à tout remplacer. Je crois qu’il y aura toujours un public. Des gens qui voudront voir la vérité, voir ce qui se passe, comprendre ce qui se passe. Il y a des gens qui devront prendre des décisions économiques, politiques, sociales. Certainement ils voudront le faire avec de l’information dont ils sont sûrs. Au moment de l’apparition des smartphones, j’ai entendu dire qu’il n’y aura plus de photojournalistes. Ceci parce qu’on pourra faire des photos à partir d’une vidéo. Donc tout le monde peut être photojournaliste ou sera cameraman. Et bien non. je pense que le photojournalisme et l’image fixe auront toujours leur place dans le débat public.
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Accélérer la justice… à quel prix?
De plus en plus d’affaires sont traitées via des procédures accélérées pour tenter de lutter contre les lenteurs du système judiciaire belge. Mais la vitesse à laquelle sont menés les devoirs d’enquête questionne. Peut-on vraiment rendre la justice plus rapide et plus efficace sans bâcler les enquêtes ?
9h14, un jeudi de fin octobre, à la chambre des comparutions immédiates du Palais de Justice de Bruxelles, début de la première audience de la journée. Dans le viseur de la justice : trois hommes suspectés de vendre cannabis et cocaïne. Un peu démunis et accompagnés d’un traducteur, ils n’osent adresser un regard à la présidente. À la barre, trois avocats. Parmi eux, une grande dame blonde vêtue de noir, de blanc… et de rose. Tout ce qui n’était pas le tissu de sa robe d’avocate est fuchsia : le col roulé, les chaussures, la farde et même le stylo. La dame en rose se distingue par son accoutrement, mais aussi par sa voix, la seule à se faire entendre dans cette salle à l’acoustique franchement mauvaise. L’avocate reste impassible pendant que la juge rappelle les faits, puis interroge les suspects. Jusqu’à ce que vienne son heure. Maitre Gallant, de son nom, se lève brusquement pour se placer au centre de la pièce et déclame. Démontant une à une les préventions retenues par le Parquet contre son client, elle s’insurge du caractère accéléré de l’enquête qui, selon elle, a été « faite à la va-vite« . Elle plaide pour l’acquittement en ce qui concernent plusieurs chefs d’accusation, puis s’éclipse, l’avocate est attendue dans une autre salle.
Quelques heures plus tard, Me Gallant doit à nouveau rejouer le même scénario, mais dans une autre affaire de drogue. Aidée cette fois par une confrère, elle surenchérit : « Monsieur Lefranc (nom d’emprunt) pourrait être le vendeur ! En fait, on le croit sur parole, mais rien n’a été vérifié ! » Elle se déplace au centre de la pièce, adresse un regard au public et continue : « Encore une fois, comme ce matin, on se base sur la seule constatation des services de police et sur les dires de M. Lefranc… que l’on considère comme une victime. Je ne veux pas me répéter, mais, madame la présidente, j’ai vraiment l’impression que dans ces processus de justice accélérée, l’enquête n’est pas aboutie… « . Silence. L’audience continue, puis se termine. Et l’avocate vêtue de rose s’en va comme elle était arrivée.
Force est de constater, au regard de ces deux affaires, que ces procédures accélérées peuvent poser question. Devenues de plus en plus courantes ces dernières années, elles se veulent être la solution adéquate pour rendre la justice moins lente et résoudre plus rapidement des faits simples, comme des vols ou des coups et blessures perpétrés en présence de témoins.
La justice accélérée, une préoccupation de longue dateEn Belgique, les lenteurs du système judiciaire sont une préoccupation constante. Le législateur planche continuellement sur de nouveaux moyens de rendre la justice plus efficace. Mais légiférer n’est pas toujours aisé, les majorités successives ne partageant pas toujours la même conception de la justice.
C’est pourquoi, dans le code d’Instruction criminelle, plusieurs dispositions ont été ajoutées au fil du temps pour résoudre certains types de dossiers, comme le trafic de stupéfiants ou les violences intrafamiliales. L’une d’entre elles est la procédure accélérée, soit la convocation par procès-verbal d’une personne en liberté dans les deux mois après son audition devant le procureur du Roi. Ces affaires ne nécessitant que des devoirs d’enquêtes légers, le Ministère public peut décider d’instruire via ce processus et ainsi éviter des procédures longues, parfois fastidieuses.
Des affaires bâclées ?Si certains sont de fervents défenseurs de la procédure accélérée, reste qu’à la barre, elle est attaquée par les avocats : la rapidité du traitement de l’affaire devient un argument brandit par la défense pour acquitter un client. Enquêtes réalisées à la va-vite, bâclées… dans leurs plaidoiries, ils sont nombreux à remettre en cause la légitimité des devoirs, lesquels ne seraient pas assez approfondis.
Un discours que le Parquet réfute. « C’est faux. Par définition, ce sont des dossiers très simples, souvent avec des flagrants-délits…. Cela n’est peut-être pas favorable à leur client, mais les dossiers sont généralement complets, il y a assez que pour pouvoir poursuivre », nous glisse un substitut du Procureur du Roi. Dans les affaires traitées via des procédures accélérées, les devoirs sont en moyenne réalisés plus rapidement puisqu’ils consistent le plus souvent en des enquêtes de voisinage ou des auditions de témoins.
Une augmentation liée à la réalité de terrainCes dernières années, le nombre de procédures accélérées est augmentation. « Ce n’est pas un choix réfléchi, c’est assez mécanique« , indique le Parquet. « Il y en a de plus en plus, mais c’est le reflet de la criminalité« . Les faits « simples » le plus souvent traités via des procédures accélérées sont les vols et le trafic de stupéfiants. En 2023, 97.793 affaires de vols et extorsion sont entrées dans le système judiciaire belge contre 93.196 l’année précédente. La tendance est similaire pour les dossiers de stupéfiants (+7%).
La justice est-elle capable d’absorber cette augmentation ? « Pour toute une série de dossiers, oui, au niveau du Parquet. Mais au niveau du tribunal, les délais sont plus longs parce qu’il n’y a pas assez d’audiences », estime notre substitut.
Procédure accélérée ou pas, le principal problème resterait donc le nombre d’audiences, toujours insuffisant. Au 1er janvier 2023, on dénombrait 182.598 affaire pendantes en Belgique, soit des affaires auxquelles aucune décision clôturante n’a été attribuée à cette date.
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Les footeuses de Bruxelles
Photo : Petula Marquet
Si les football est considéré depuis toujours comme le sport roi, les compétitions féminines sont longtemps restées dans l’ombre du foot masculin. Pourtant, ces dernières années, les femmes gagnent du terrain dans l’univers du ballon rond, renforçant peu à peu leur visibilité et leur reconnaissance. Mais, au niveau individuel, jouer au football en tant que femme signifie souvent affronter des discriminations, des stéréotypes et d’autres obstacles. Dès lors, la pratique du football peut-elle devenir un vecteur d’émancipation pour les femmes ?
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Elle lit les best-sellers pour vous
Léa Bory, hôte du podcast « Torchon ». Photo : Léa Bory
Développement personnel, ésotérisme et dark romance : ces livres n’ont a priori pas grand-chose en commun, sinon qu’ils cartonnent en librairie. Mais ces best-sellers valent-ils véritablement la peine qu’on s’y intéresse ? Léa Bory nous répond à travers son podcast « Torchon », « le club de lecture en carton où on lit des livres pour que vous n’ayez pas à le faire » !
Comment t’es venue l’idée du concept de « Torchon » ?
Pas mal de gens m’ont dit que c’était un concept assez original, mais en fait c’est quelque chose qui se retrouve pas mal sur le Youtube américain et canadien, et j’étais ultra friande de ce type de vidéos où quelqu’un lit un livre en s’en moquant. Chaque fois, j’avais cette curiosité, cette envie de comprendre pourquoi les gens lisaient ce livre et ce qu’il y avait derrière, au-delà de l’aspect humoristique.
La romance, le développement personnel, l’ésotérisme… Ce n’était donc pas tes genres de prédilection au départ ?
Non, pas du tout. Mes goûts littéraires sont assez classiques, je lis surtout de la littérature blanche. (NDLR : La littérature blanche est une littérature qui ne s’inscrit dans aucun genre spécifique. Souvent jugée supérieure aux genres populaires, tels que les thrillers ou la science-fiction, elle regroupe des ouvrages traitant de problématiques sociétales, de questionnement existentiels, ou encore de thématiques liées aux relations humaines.)
Pourquoi as-tu souhaité sortir de ta zone de confort et découvrir d’autres genres littéraires ?
C’est lié à une forme de condescendance qu’on observe vis-à-vis de certains genres plus populaires. Ce mépris vis-à-vis d’un lectorat qui est énorme, c’est complètement décorrélé de la réalité de la francophonie, et moi, j’étais en demande d’informations concrètes sur ces sujets, sans ce côté un peu « désarçonné » qu’on peut avoir dans les médias.
Pourquoi critiquer des livres dont tu n’es pas le public cible ?
L’objectif n’était pas de dire du mal ou de critiquer au sens neutre. C’était principalement une entreprise de curiosité. J’étais extrêmement curieuse de savoir ce qui se cachait derrière les têtes de gondole. Quand tout le monde a commencé à parler du livre de Bruno Lemaire et à poster des tweets sur les passages les plus sexuels, par exemple, mon objectif n’était pas tant la critique que la découverte et la curiosité (NDLR : Bruno Lemaire était Ministre de l’Économie et des Finances en France entre 2017 et 2024. Le livre auquel il est fait référence, La Fugue américaine, avait défrayé la chronique à sa parution en 2023, en raison d’un passage érotique particulièrement explicite). Et puis, je voulais aussi remettre en cause mon propre goût et mon propre snobisme, parce que je suis quelqu’un de très snob finalement (rire) !
Je voulais savoir, au-delà de ce qu’on m’a inculqué à travers mes études et mon entourage, ce qu’il en était réellement de mes goûts. Évidemment, il y a une dimension humoristique et comique à lire des livres qui de prime abord ont l’air mauvais, mais je suis surtout ultra curieuse.
Où places-tu le curseur pour rester constructive et bienveillante dans ta critique ?
Je pense que j’ai plutôt un bon fond, ça aide ! (rire) J’ai du mal à être trop méchante. En plus, je le fais avec des gens qui sont des amis à moi, et que je considère comme très gentils et très constructifs.
Ce qui nous aiguille, aussi, c’est que dès le premier épisode, on a eu cette impression de parler directement aux auteurs, et que ça les toucherait d’une manière ou d’une autre, ce qui représente un énorme surmoi. D’autant qu’écrire un livre, c’est une expérience très difficile. Ça demande beaucoup de temps et d’attention, donc on essaye d’être respectueux.
Tu as déjà eu des réactions de certains auteurs, après en avoir parlé dans le podcast ?
Jusqu’à présent, ça n’a jamais été le cas, mais je dois avouer qu’à chaque épisode, je me pose la question, je me demande si je serai contactée. Par contre, au tout début, quand on a fait le podcast sur Plaidoyer pour la gourmandise, le livre de l’influenceuse Constance Lasserre, je me suis dit que j’allais la prévenir, et elle nous a répondu avec beaucoup de sagesse : « Je ne vais pas l’écouter. Parce que si je sais qu’il y a le début d’une critique négative, ça va me foutre le moral dans les chaussettes ». Je trouve que c’est une manière très sage de gérer la critique.
Les auteurs mis à part, est-ce que certains lecteurs prennent personnellement les critiques des livres qu’ils ont aimés ?
Oui et je trouve que c’est normal de prendre personnellement une critique d’un livre qu’on a aimé, parce que le goût qu’on a pour un livre nous définit d’une certaine manière.
Ce qui est très touchant, c’est que j’ai eu pas mal de retours de lectrices de Captive qui ont été très gentilles et qui m’ont dit : « Moi j’aime bien, mais je comprends que les gens n’aiment pas ». C’est marrant, parce que la dark romance c’est un genre qui est censé être hyper sombre, hyper sulfureux, et finalement, les lectrices étaient assez sympas avec moi.
Pour Blanc de Sylvain Tesson, par contre, j’ai eu quelques retours un peu négatifs sur TikTok, d’hommes plutôt énervés qu’on s’en prenne à leur gourou. Je pense que c’est lié au fait qu’on était deux femmes en train de parler d’un homme qui a, pour beaucoup d’hommes, quelque chose d’un peu galvanisant.
(NDLR : La dark romance est un sous-genre littéraire de la romance. Popularisé grâce à TikTok, il est régulièrement la cible de polémiques sur les réseaux sociaux, en raison des comportements toxiques et violents qu’il représente, parfois de manière romantique. Avec plus de 350.000 exemplaires vendus, Captive est l’un des romans les plus populaires du genre. Blanc de Sylvain Tesson est pour sa part un roman autobiographique, retraçant le parcours de l’auteur en tant qu’alpiniste à travers les Alpes.)
Et en ce qui concerne la littérature ésotérique ?
Là aussi, comme c’est quelque chose de l’ordre du new age, de la spiritualité et du religieux au sens très large du terme, j’ai reçu des commentaires un peu désobligeants, du type « Vous n’avez rien compris », « vous n’y connaissez rien »… Et c’est le cas ! À chaque fois qu’on lit un livre et qu’on le critique, on n’est pas du tout expert et c’est assumé, parce que je pense que c’est important de lire en ayant ce point de vue « extérieur » pour poser un regard critique.
Est-ce que ce regard critique modifie la façon dont tu lis ?
Oui et non. Je prends des notes un peu partout tout au long de ma lecture, je note des blagues… Mais j’essaie ne pas trop me renseigner en amont sur l’auteur et de le lire « comme un vrai livre » sans trop m’arrêter, pour rester une « lectrice lambda ». Parce que si tu commences à avoir une méthodologie trop cadrée, tu enlèves la dimension de plaisir.
Le critique froid, qui met ses distances et qui comprend mieux que tout le monde… J’essaie d’éviter cette posture-là, qui peut enlever une info très basique : « Est-ce que t’as kiffé ou pas ? »
Et une fois la lecture terminée ? Comment tu construis ton épisode ?
Une fois que j’ai lu le livre, il faut faire tout un travail pour situer l’auteur. Souvent, j’essaie d’écouter une interview, histoire d’avoir tous les éléments. Puis, on se retrouve avec ma ou mon pote, et on discute pendant une bonne heure de tout ce qu’on veut dire. On ne va pas faire un plan, mais une liste de tout ce qu’on a envie de dire sur ce livre-là, et souvent, ça se synthétise naturellement.
L’idée, c’est de préserver une forme de fraicheur, tout en donnant assez d’informations pour qu’il y ait quand même un peu d’aide dans la lecture et dans la critique.
Pourquoi estimes-tu important de faire entendre ce regard critique ?
Quand tu t’informes sur un livre, tu as deux voix : celle des médias, qui paient des journalistes pour lire des livres et donner leur avis, et celle des réseaux sociaux. Et là, il y a deux écueils.
D’abord, cet entre-soi un peu germanopratin dans le monde littéraire, où les critiques fréquentent les mêmes milieux que les écrivains, ce qui fait qu’il est très compliqué pour eux d’avoir une posture négative.
Ensuite, les réseaux sociaux, qui offrent un champ de liberté énorme, mais seulement jusqu’à un certain point, parce que pas mal de gens espèrent recevoir a minima des services presse gratuits des maisons d’édition, et a maxima des partenariats avec des marques. C’est totalement légitime de vouloir des résultats vis-à-vis du travail que ça implique de poster sur les réseaux sociaux, mais la conséquence, c’est que j’ai l’impression qu’on est tous trop positifs.
Dans ton cas, c’est différent ?
C’est ça. Étant donné que je travaille à côté et dans un tout autre domaine, j’ai cette opportunité énorme de pouvoir faire et dire ce que je veux sans avoir peur au niveau de mon indépendance financière et de mon indépendance d’esprit.
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Le monde et Trump
La réélection de Donald Trump à la Maison Blanche a relancé les dés de la politique internationale. Afin d’y voir plus clair quant à la direction politique du prochain gouvernement des États-Unis, nous avons rencontré Raoul Delcorde, ambassadeur honoraire de Belgique et professeur à l’UCLouvain.
Ukraine, la guerre réglée en 24 heures ?La nouvelle administration du président élu promet de se démarquer de l’actuelle politique menée par l’administration Biden. Trump a cité beaucoup de promesses dans la résolution du conflit russo-ukrainien. Comment l’homme à la casquette rouge compte-il résoudre ce conflit?
Vers un nouvel OTAN ?Le président amateur des phrases chocs s’est permis plusieurs sorties très discutées à propos de l’OTAN. Il a notamment fait pression sur les Etats qui ne participent pas assez à son financement.
Gaza, un pas vers la paix ?Le conflit à Gaza suscite des tensions dans le monde entier. A tel point que celui-ci a fait partie intégrante de la campagne présidentielle américaine. Quelles pourraient être les mesures apportées par Trump et comment pourrait-il réellement peser dans les négociations avec ses homologues ?
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Journaliste bâillonnés
Image générée par IA
S’il est normal que les journalistes rendent compte de leurs activités, certaines procédures posent questions. C’est le cas des procédures dites « bâillon ». Récemment, la Belgique en a connu plusieurs en très peu de temps : que ce soit Conner Rousseau contre VTM et Het Laatste Nieuws, Michel Leroy contre la RTBF ou encore Maxime Degey contre le journal Le Soir, ce type de procédure est en augmentation. Mais de quoi parle-ton au juste ? Réponse dans ce podcast.
Pour en savoir plus :
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Radio VS streaming: pourquoi la programmation diffère
SDM d’un côté, Julien Doré de l’autre, les chansons les plus écoutées sur les plateformes de streaming et celles diffusées en radio peuvent parfois différer. Si bien qu’on en arrive à se demander : comment fonctionne la programmation musicale d’une radio ?
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Marches pour le climat : mais où sont passés les jeunes ?
Markus Spiske | ©Unsplash
La mobilisation climatique rassemble de moins en moins, principalement chez les jeunes. Manque de leaders, écoanxiété… Voici quelques raisons qui expliquent cet essoufflement.
Où sont passés les militants ? Le 10 novembre dernier, à Bruxelles, il n’étaient que 1.000 à répondre à l’appel du Collectif Rise for Climate. Bien loin des 70.000 personnes qui défilaient dans les rues de Bruxelles en 2019 pour pousser les représentants politiques à agir en matière de réchauffement climatique. La cause climatique ne suscite-t-elle plus d’intérêt ?
Le désaveu d’Ecolo aux dernières élections n’est pas synonyme d’une perte d’intérêt de la population belge pour la cause climatique, affirmaient, dans une interview récente Soir, Nicolas Van Nuffel, président sortant de la Coalition Climat, et Nadia Cornejo, vice-présidente entrante. « Comme tous les partis ont repris peu ou prou les questions climatiques dans leur programme, il est difficile de conclure, sur base des résultats, que les citoyens se sont détournés des enjeux environnementaux. Par ailleurs, le vote est une manière de vivre la démocratie, mais ce n’est pas la seule. Quand on décide de prendre son vélo, de prendre moins l’avion, de changer sa consommation, c’est aussi une manière de porter le changement.«
“En tout cas, dans les sondages d’opinion, le climat est toujours sur le podium des préoccupations des gens. Et quand on leur demande s’il faut en faire davantage, deux tiers des gens disent que oui”, ajoute Nicolas Van Nuffel.
« Le climat est toujours sur le podium des préoccupations des gens »
Nicolas Van Nuffel, président sortant de la Coalition ClimatMais alors, si la question suscite toujours autant d’intérêt, pourquoi n’y a-t-il pas de mobilisation plus importante ?
Kim Lê Quang, cofondateur de Rise for Climate, le collectif qui organise des mobilisations chaque mois, confirme l’essoufflement au sein des populations étudiantes. Celles-ci étaient fortement présentes avec le mouvement Youth for Climate. “Après les élections de 2019, beaucoup de jeunes ont arrêté de se mobiliser, continuant seulement à participer à quelques évènements, surtout lors des grèves mondiales organisées par Greta Thunberg. Notre dernière marche, qui a eu lieu le 20 septembre, rassemblait 700 personnes selon la police. On voit une claire baisse de participation…”
Seules les marches pour le climat organisées par la Coalition Climat permettent d’atteindre des chiffres de fréquentation similaires à ceux de 2019. Organisées en moyenne une fois par an, elles rassemblent entre 20.000 et 30.000 personnes. Pourtant, la Coalition climat a décidé de ne pas organiser de Marche cette année. « Cette décision est stratégique car le but est de revenir plus fort l’année prochaine« , explique Nicolas Van Nuffel.
100 milliards d’euros par an pour transformer l’économie : c’est ça le résultat des mobilisations !
Kim Lê Quang, cofondateur de Rise for ClimateCet essoufflement pourrait s’expliquer par un manque d’information sur l’impact de ces mobilisations, selon Kim Lê Quang. « « « Les jeunes ont pu avoir l’impression que prendre part à d’autres mobilisations n’était peut-être pas utile ». Et pourtant, ces marches ont eu un impact, et non négligeable d’après lui. « A ceux qui n’ont pas conscience de l’impact de leur mobilisation, je réponds ceci: leurs actions ont conduit, fin 2019, à un Pacte vert européen. 100 milliards d’euros par an pour transformer l’économie: c’est ça le résultat des mobilisations ! »
Ces résultats sonnent comme des victoires mais qui prennent du temps, souligne Kim Lê Quang. « C’est un marathon […] On doit réfléchir à comment convaincre les gens de rester actifs sans voir forcément les résultats tout de suite.«
Un bateau sans capitaineLa disparition des figures de proue des mouvements climatiques de l’espace médiatique peut également impacter les jeunes, en manque de modèles et de leaders. Anuna De Wever, qui a créé le mouvement YFC en 2019 et qui a lancé les mobilisations et grèves estudiantines en Flandre, inspirée par Greta Thunberg, a quitté le navire en août 2022 avec l’ambition de contribuer à d’autres projets militants.
Adélaïde Charlier, autre figure de proue historique du mouvement, reste pour sa part fortement impliquée dans la question climatique. Elle est devenue, en 2020, porte-parole de la Coalition Climat belge. Elle a poursuivi son ascension en accédant en 2022 au poste de conseillère spéciale du vice-président de la Commission européenne. Un poste plus politisé, mais moins visible des jeunes. Interviewée par Le Soir en février dernier, Adélaïde Charlier soulevait une autre piste de réponse à la démobilisation. “Une grande partie de ma génération et des jeunes souffre d’éco anxiété. […] Ce qui la crée, c’est le fossé entre l’information et le sentiment d’action […] on assiste à un retour en arrière sur beaucoup de politiques climatiques, et ce retour en arrière menace la confiance des jeunes envers le monde politique et l’impact réel qu’ont ces marches et manifestations.”
Pauline Loroy | Unsplash Un pas en avant, deux pas en arrièreLa réélection de Donald Trump risque d’accentuer davantage encore le recul des politiques climatiques. En climato-sceptique avoué, il prévoit de quitter les accords de Paris, relancer la production de gaz et de pétrole et mettre fin aux projets d’énergie éolienne, ainsi qu’aux voitures électriques.
Ces mesures, bien que difficiles à réaliser entièrement, ralentiraient ou inverseraient la transition écologique. De plus, le retrait des États-Unis des accords de Paris signifierait la fin de leur aide financière aux pays en développement pour le climat. L’Union européenne et la Chine seraient appelées à renforcer leur engagement pour rassurer les autres pays. La réélection du président républicain est-elle le coup de grâce pour des jeunes militants climatiques exténués de mener un combat qui ne leur laisse que trop peu de victoires ?
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Bruxelles, +3 degrés
Bruxelles ça donne quoi dans un monde à +3 °C ?
Difficile de se mobiliser pour préserver notre planète quand les conséquences semblent encore lointaines. Et si on imaginait concrètement Bruxelles, dans un avenir pas si distant ?
Dans son dernier rapport « Emission Gap Report 2024 », l’ONU avertit qu’avec les politiques actuelles, le monde file droit vers un réchauffement de +3,1°C d’ici la fin du siècle. Déjà aujourd’hui, certains modèles affichent déjà un +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Entre canicules, inondations, et autres événements (sur)naturels, les effets du changement climatique sont déjà là. Les manifestations pour le climat se vident et la COP 29 est évitée par certains dirigeants politiques.
Découvre ce qui pourrait réellement changer dans la capitale belge en cliquant sur l’image.
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Rencontre avec un sérigraphe
Et toi, tu veux faire quoi plus tard ? Cette question, nous l’avons toutes et tous déjà entendue. Le rêve de beaucoup de personnes est de vivre de leurs passions. C’est ce que Thomas, jeune sérigraphe, fait depuis désormais plusieurs années. Entre graphisme, peinture et t-shirt, nous avons poussé les portes de son atelier…
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MA SEXUALITÉ, PAS À VOUS DE JUGER !
Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de vous dire, en voyant quelqu’un dans la rue, “je suis sur qu’il est gay ». Et bien sachez que cette activité est principalement basée sur des stéréotypes et que ce jugement hatif n’est pas toujours vrai.
Ces stéréotypes qu’on pose sur différentes orientations sexuelles et qui sont ancrés dans la société, ont un impact sur les gens, surtout quand ceux-ci s’avèrent ne pas rentrer dans la case dans laquelle les gens les ont mis.
On vous explique ce phénomène et on vous fait écouter le témoignage de 3 personnes à qui on a collé une orientation sexuelle qui n’est pas la leur.
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Le catch belge en plein essor
Photo : World Catch League
Comment se porte le catch en Belgique ? Après le succès d’une représentation à guichets fermés à Forest National en août dernier, Mammouth a mené l’enquête, en rencontrent plusieurs acteurs du catch belge, depuis les salles d’entrainement jusqu’aux spectacles en public.
Ce sport-spectacle est, de l’avis de tous, en plein développement. Les shows locaux se multiplient, les talents émergent et les fans sont de plus en plus nombreux à vibrer au rythme des prises et des combats.
Le catch belge en chiffre1 : Mike D Veccio est le seul Belge à se hisser dans le classement PWI des 500 meilleurs catcheurs au monde. Il occupe la 217e place.
30 : La World Catch League prévoit 30 événements lors de sa tournée à travers la Belgique en 2024.
600 : C’est le nombre moyen de personnes qui assistent aux shows de la World Catch League.
1.350 : En moyenne, chaque épisode de WWE RAW ou SmackDown attire 1.350 téléspectateurs sur RTBF Auvio.
112.000 : Depuis janvier 2024, RAW et SmackDown ont cumulé 112.000 vues sur RTBF Auvio.
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Des nouveaux droits pour les coursiers Uber ?
Une nouvelle législation européenne visant à garantir la protection des travailleurs de plateformes numériques, tels que Uber et Deliveroo, a vu le jour le lundi 14 octobre 2024. Le texte prévoit de réguler le secteur en requalifiant comme employés les livreurs et coursiers actuellement classés sous le statut d’indépendants.
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Streaming: la nouvelle frontière de l’éducation
Pendant le confinement, les étudiants du supérieur ont découvert le streaming et les cours en ligne, mais est-ce encore une méthode d’enseignement à conserver ? Aujourd’hui, ces méthodes font débat au sein des universités et des hautes écoles. Certains continuent à les utiliser et d’autres les ont abandonnées.
En 2024, plusieurs études montrent que les cours en ligne ont eu un impact significatif sur la motivation des étudiants de l’enseignement supérieur en Belgique. En effet, 81 % des étudiants déclarent ressentir une perte de motivation en raison de l’enseignement à distance, entraînant un sentiment de décrochage pour beaucoup d’entre eux.
Par ailleurs, 62 % des étudiants préfèrent assister à des cours en présentiel lorsqu’ils en ont la possibilité, bien que certains continuent de suivre des cours en ligne, que ce soit par choix ou par nécessité.
Les défis psychologiques, tels que l’anxiété et la dépression, sont également très présents, accentués par l’isolement et le manque de contacts sociaux. Ces données mettent en lumière l’impact important de l’enseignement à distance sur la motivation et le bien-être des jeunes.
Nous avons été à la rencontre d’étudiants pour avoir leur ressenti face à la question. Certains professeurs nous ont aussi donné leur avis pédagogique sur cette nouvelle façon d’enseigner.
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La fièvre du vinyle
Dans ce podcast, partez à la découverte des jeunes collectionneurs de vinyles et d’éditions limitées. Ils nous racontent leurs trouvailles, leurs anecdotes et partagent leur passion pour ces objets uniques. Plongez dans un univers où chaque disque raconte une histoire et où la quête du collector prend tout son sens !
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Un people sur l’affiche électorale
Depuis une vingtaine d’années, un phénomène particulier attire l’attention lors des élections en Belgique : la candidature de personnalités issues du monde du sport, de la télévision ou encore de la musique. La présence de ces lapins blancs sur les listes électorales suscite enthousiasme, curiosité, mais aussi scepticisme.
Qu’est-ce qu’ont en commun Silvio Proto, Walter Baseggio, Charline Van Snick, Yves Coppieters, Ysaline Bonaventure, Romain Thiry, Sandra Narcisi, Aisling D’Hooge ou encore Denis Collard ? Ce sont des “lapins blancs”. Ce terme fait référence à des personnalités publiquement reconnues, qui sont utilisées par des partis politiques pour attirer l’attention du grand public. Il s’agit d’une “peopolisation” de la politique.
Comment ces nouveaux influenceurs façonnent-ils la politique affinitaire ? Et quels sont les enjeux démocratiques derrière ce phénomène ?
D’un conte à un phénomène politiqueMais pourquoi ce terme de lapin blanc ? Dans le livre Alice aux pays des merveilles de Lewis Carroll datant de 1865 , le lapin blanc intervient dès le premier chapitre, où il interpelle Alice en lui disant : “En retard, toujours en retard”. En le suivant, Alice tombe dans le trou et se retrouve au pays des merveilles. Aujourd’hui la signification du “lapin blanc” est une personne sans réel contact avec la politique, surgissant du néant comme dans un tour de magie, et qui se retrouve propulsé sur le devant de la scène.
Ces dernières années, le phénomène du “lapin blanc” a pris de l’ampleur en Belgique. La lutte pour capter l’attention des électeurs est de plus en plus intense, alors même qu’une partie de l’électorat se détourne de la politique, alors même qu’une partie de l’électorat se détourne de la politique. Les lapins blancs sont donc devenus une solution stratégique, comme le souligne Thomas Gadisseux, journaliste politique à la RTBF : “Il faut arrêter de faire les bisounours, à un moment donné, on vote pour des gens. On ne vote pas pour des robots, on ne vote pas pour des programmes. On vote pour des personnages qui portent des idées et il faut que ces personnages parlent aux gens. Si on n’a que des technocrates super brillants, mais qui ne parlent pas aux gens, ça ne fonctionnera pas. Et donc c’est pour cela qu’on a besoin de personnes qui sortent un peu des cases. Il faut des personnages connus, un peu bling-bling… Il faut un mariage entre le public et la politique”. Pour lui, leur renommée ne les empêche en rien d’avoir une véritable culture politique et des idées à défendre. Mais il est clair que leur présence sur les listes est avant tout stratégique.
« Il faut arrêter de faire les bisounours, à un moment donné, on vote pour des gens […] Si on a que des technocrates super brillants, mais qui ne parlent pas aux gens, ça ne fonctionnera pas. Il faut des personnages connus, un peu bling-bling »
Thomas GadisseuxÀ partir des années 1980-1990, les partis politiques ont pris conscience que la popularité et la personnalité publique étaient des leviers pour obtenir plus de visibilité et pour séduire l’électorat. Les médias de masse ayant beaucoup d’influence, des personnalités médiatiques, des journalistes et des animateurs de télévision ont été appelés sur les listes.
Un exemple est celui de l’ancien sélectionneur des Diables rouges et joueur emblématique du Standard, Marc Wilmots. En 2002, lorsqu’il s’affiche sur la liste du MR, il fait partie des recrues les plus populaires, lui ayant obtenu un nombre impressionnant de voix de préférence. Cependant, même si c’est une personnalité publique, il n’a pas atteint le succès espéré, étant inadapté au monde politique.
Avec l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux dans les années 2000, cette stratégie a pris une toute nouvelle dimension. La viralité des réseaux sociaux permet à ces candidatures d’atteindre un bien plus large public.
Ce phénomène n’est pas propre à la Belgique francophone. On l’observe aussi du côté flamand, mais avec quelques différences. “En effet dans le nord du pays, les personnalités, on les appelle les BV, les bekende vlamingen. C’est assez amusant, parce que là, le mouvement va aussi dans l’autre sens : des personnalités politiques deviennent des BV. Ils deviennent presque des protagonistes d’émissions de télé-réalité ou d’émissions de divertissement. Il n’y a pas vraiment cette nécessité d’aller chercher des gens du star-system pour étayer les listes politiques” nous dit Nicolas Baygert, docteur en information et en communication et intervenant politique sur LN24.
Cela s’applique aussi en dehors de nos frontières : “En France, du côté du Rassemblement National, il y a quelques anciens journalistes dont le visage a un peu marqué l’opinion, mais ce n’est pas comparable avec ce qu’on connaît ici en Belgique. Il y a aussi évidemment le cas connu de Zelensky. On a aussi plein d’exemples de clowns qui arrivent en politique, en quelque sorte. Je pense à Beppe Grillo en Italie ou encore Coluche en France. Aux États-Unis, c’est vrai qu’il y a aussi certaines traditions, notamment côté républicain. Ronald Reagan, par exemple, est un ancien acteur. Mais je dirais que ce n’est pas un phénomène systémique. C’est vraiment des choix des personnes à un moment donné qui se disent “moi je vais aller en politique, je vais défendre quelque chose, des idées”.
Mais en considérant les cas à l’international, l’expert politique relève toutefois une particularité sur notre territoire. “En Belgique, les partis vont vraiment sélectionner et chercher des gens connus. C’est moins une démarche volontaire de la part des personnalités. Nous avons un écosystème particulier”. Malgré sa petite taille, la Belgique possède beaucoup de niveaux de pouvoir et donc, de nombreux postes à combler.
“En Belgique, les partis vont vraiment sélectionner et chercher des gens connus. C’est moins une démarche volontaire de la part des personnalités”
Nicolas Baygert Un lapin de différentes couleursLe phénomène de lapin blanc s’applique surtout aux partis historiques et installés depuis longtemps, relève Thomas Gadisseux. Les plus petites listes n’ont pas les moyens d’attirer certaines célébrités, car elles ont moins d’avantages à leur proposer en contrepartie de l’image dégagée et des voix rapportées. “Il faut leur amener des bonbons”. Comprenez, une bonne place sur une liste, et un mandat à la clé.
Derrière cette stratégie, Nicolas Baygert note que Georges-Louis Bouchez, par exemple, utilise ces recrues pour renforcer son autorité interne, s’assurant ainsi leur loyauté. Cette approche permet au MR de compenser la difficulté à former des « bêtes politiques » après plusieurs années dans l’opposition.
Mais qu’en pensent les personnalités de ce parti concernées par cette stratégie ? Denis Collard, présentateur météo à la RTBF et élu à Bertrix ainsi que Aisling D’Hooghe, hockeyeuse internationale et échevine à Waterloo, affirment que leur engagement en politique dépasse la simple volonté de « faire office d’attrape-voix ». Pour Denis Collard, l’envie de s’impliquer est avant tout motivée par un engagement personnel. Sa notoriété lui permet peut-être de gagner en visibilité, mais il estime que son impact reste limité.
Chez Les Engagés, la démarche est assez similaire, avec des recrutements comme celui d’Yves Coppieters, qui permettent au parti de se différencier de son héritage CDH en misant sur des profils issus de la société civile. François Desquesnes, Vice-ministre-président et ministre à la Région wallonne estime que “ces personnalités publiques apportent une expertise, un avis, une expérience dans un certain domaine d’action”.
En revanche, des partis comme Écolo et le PS se montrent plus réservés. Antonio Solimando, porte-parole d’Écolo, insiste sur l’importance de recruter des candidats qui portent un projet concret, et non uniquement des figures populaires. Du côté du PS, la tradition repose davantage sur la promotion interne de militants qui gravissent petit à petit les échelons au sein du parti. Cette approche vise à « fabriquer des bêtes politiques » à travers un long parcours, plutôt qu’à attirer des célébrités.
Enfin, le PTB n’adopte pas cette pratique mais ne s’y oppose pas non plus. “C’est même positif que des personnalités qui ont une certaine opinion la révèlent clairement” déclare Germain Mugemangango, député wallon et membre du PTB. Cependant, très peu de personnalités publiques sont présentes sur ces listes. “En s’alliant au PTB, sans mauvais jeu de mots, tu es marqué au fer rouge” explique Nicolas Baygert. Selon lui, le parti va plus chercher des jeunes qui sont actifs dans la militance.
“Est-ce que ma petite notoriété acquise permet d’avoir plus de votes ? J’imagine que cela peut un petit peu jouer, mais dans mon cas, pas énormément”
Denis CollardLa montée en puissance de ce phénomène de “lapins blancs” reflète une transformation fondamentale dans la façon dont la politique belge est perçue et vécue par les électeurs.
En intégrant des personnalités venant des domaines comme le sport, la culture, les médias, on remarque que les partis visent à rendre la politique plus accessible et engageante pour un électorat souvent déconnecté du paysage politique.
Mais derrière cette stratégie, certaines questions persistent. Ces personnalités apportent-elles vraiment une plus-value politique ou sont-elles mises en vitrine pour servir d’attrape-voix ? Les partis ne répondront jamais réellement à cette question et argumentent qu’il faut répondre à des “compétences” pour pouvoir être “repris” sur les listes, laissant tout de même un flou sur leurs réelles intentions à propos de l’utilisation de ces lapins blancs. Un jeu politique certain, mais qui soulève pas mal de questions éthiques en ce qui demeure être le choix le plus important des citoyens dans notre société démocratique.
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