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A Comblain, ce n’est pas scouts toujours

Mammouth - Fri, 11/10/2024 - 15:06

En mai 2023, 15 000 scouts cherchaient toujours des endroits de camp pour l’été qui arrivait. Trouver un site n’est pas toujours facile… surtout quand certaines communes veulent instaurer des règlements pour limiter les camps sur leur territoire. C’est le cas de Comblain-au-Pont. Approuvé à l’unanimité pour limiter les camps, ce règlement semble aujourd’hui être remis en cause par les différents partis.

À Comblain-au-Pont, les scouts sont régulièrement de passage. Cette région verte et vallonnée de la province de Liège, est propice à l’organisation de camps, que ce soit en prairies, sous tente, ou dans des bâtiments loués aux mouvements de jeunesse. Néanmoins, ces camps ne sont pas au goût de tous.

Au printemps 2024, le conseil communal a décidé de limiter ces organisations aux trois dernières semaines de juillet, et ce à partir de l’été 2024. Une mesure que la Fédération des Scouts trouve difficilement compréhensible. « À Comblain, il n’y a peut-être que 18 camps sur un été. Ils parlent de nuisances, mais sans être revenus vers la moindre fédération », explique Gilles Beckers, responsable des relations publiques chez Les Scouts. Selon lui, la régulation des camps scouts est bien en place. La Fédération a coécrit un modèle de règlement en 2021 pour l’accueil des camps avec le Ministre des pouvoirs locaux, et d’autres instances, tel que les services de police, de secours et le Département de la Nature et des Forêts. Ce texte sert de base pour les règlements communaux, qui peuvent l’adapter en fonction de leurs besoins. Mais « parfois, il y a des règles qui sortent du chapeau et qui n’ont pas de sens », poursuit Gilles Beckers. Quand un règlement pose question, les Scouts se rendent sur place pour en discuter directement avec la commune concernée.

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Un règlement « complètement ridicule »

Ce règlement, approuvé à l’unanimité par le conseil communal, a été initié suite à de nombreux appels et plaintes de riverains. « Nous ne sommes pas anti-scouts », explique le bourgmestre Jean-Christophe Henon (Groupe IC), « mais peut-être contre une certaine forme de scoutisme ». Le maïeur dénonce surtout les nuisances sonores excessives, qui impactent les riverains, de la part de certaines unités qui utilisent des sonos ou encore se raccordent à l’eau sans demander d’autorisation à la commune.

« C’est complètement ridicule », s’exclame Henri Defgnée, l’administrateur de l’ASBL ‘Montoise’, qui organise chaque année des camps scouts dans ses gîtes. Ceci est une grosse source de revenus pour lui, et surtout pour entretenir ses infrastructures. Mais pour lui, ce sont avant tout les mouvements de jeunesse qui sont pénalisés.

Afin que le camp se déroule dans les meilleures conditions, Henri Defgnée a instauré son propre règlement, qui prévoit certaines interdictions, le tri de poubelles, ainsi qu’un rappel lié aux nuisances sonores. Il doit impérativement être signé par un responsable qui sera présent pendant toute la durée du camp. « Je le fais pour m’éviter les éventuels problèmes futurs », assure-t-il.

Face au nouveau règlement communal qu’il trouve dérisoire et injuste, Henri Defgnée a introduit un recours au Conseil d’Etat. Son argument ? Il ne fallait pas généraliser la limitation de camps scouts à tous les endroits de camps de Comblain-au-Pont, mais plutôt trouver des solutions pour les endroits qui posent plus problème. Henri Defgnée prédit que la décision du Conseil d’État lui sera favorable, mais il ne devrait pas avoir de réponse dans l’immédiat.

Frédéric Flagothier (Comblain Demain, opposition) comprend la démarche. Même si son parti a approuvé le règlement communal, il nuance aujourd’hui en soulignant que le dossier est arrivé très vite sur la table, avec peu de temps pour le prendre en considération. Pourtant, le règlement « méritait beaucoup d’attention, parce que ça concerne les enfants », explique-t-il. Comblain Demain estime qu’il faudra retravailler le dossier et plutôt essayer de trouver une solution à l’amiable, au cas par cas, selon l’emplacement du camp. En effet, un camp qui a lieu dans des champs reculés ou un camp en plein centre du village n’aura pas le même impact sur les riverains.

Et en 2025 ?

L’été 2024 a été plus serein, avec moins de plaintes de nuisances sonores. Selon le bourgmestre, c’est la « pression » du règlement qui a mené à plus de discipline. C’est pourquoi Jean-Christophe Henon explique que la mesure peut encore évoluer, tant qu’elle préserve le confort des riverains. Frédéric Flagothier exprime que « tout conseil communal, comme tout homme politique peut revoir sa position ». Il mentionne que la priorité de son parti sera d’assurer la sécurité des camps et non de les restreindre.

La commune attend la décision du Conseil d’Etat et agira en fonction. De son côté, la Fédération scoute poursuit sa collaboration avec les communes pour veiller au bon déroulement des camps. Le scoutisme est une solution pour beaucoup de familles l’été, qui préfèrent voir leurs enfants jouer dehors. Revoir ce dossier qui touche les jeunes en premier lieu sera un point d’attention de la prochaine législature.

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Campagne brutale

Mammouth - Fri, 11/10/2024 - 14:55
A peine entrés en politique, les jeunes doivent s’habituer à la violence

À quelques jours des élections communales, le porte-à-porte des candidats s’intensifie, et la violence aussi. Les politiciens locaux y sont régulièrement confrontés, certains pour la toute première fois. Nous sommes allés à la rencontre de Delphine, Joey, Larbi et Julien, des jeunes politiques âgés de 21 à 27 ans.

« Je fais quotidiennement face à de la violence, surtout sur les réseaux : ça va de islamogauchiste à nazi en passant par la critique de mon orientation sexuelle. » Joey Kumps, 6e sur la liste PS à Wavre a l’habitude de la violence politique. À 23 ans, il est descendu dans l’arène l’année passée: « Je me suis déjà habitué à cette violence, même si je suis conscient que ce n’est pas normal. On est obligé de se former une carapace. »

Il n’est pas seul: selon une enquête menée par Anne van Bavel (VUB), un élu sur cinq subit des violences psychologiques et/ou sexuelles au moins une fois par mois. Principalement des intimidations et/ou des menaces, le plus souvent via les réseaux sociaux.

Une enquête de l’Union des Villes et des Communes de Wallonie, publiée en septembre 2023 montre que 67 % des élus locaux ont déjà été victimes d’insultes, 23 % des élus ont subi du cyberharcèlement, et 18 % ont été victimes d’actes de violence. La violence est souvent plus fréquente chez les jeunes, les femmes, les personnes issues de l’immigration ainsi que les personnes faisant partie de la communauté LGTBQ+ selon cette même étude.

Racisme banalisé

Larbi Kasmi, 27 ans, qui se présente sur la liste des Engagés à Mons, a été victime de racisme: « Des violences racistes, j’en ai vécu toute ma vie, qu’elles soient directes ou indirectes. »

Il savait qu’en s’engageant en politique, il y a 4 ans, il allait faire face à ces injustices: « Le délit de faciès est monnaie courante. » Mais c’est pour combattre certaines injustices et faire évoluer les mentalités qu’il a choisi de se lancer.

Il y a du travail. Face à certaines injures, il a dû se résoudre à déposer plainte.

Joey Kumps est lui aussi confronté à des centaines de messages d’insultes. À côté des commentaires désobligeants liés à son engagement politique, il reçoit énormément de haine liée à son orientation sexuelle: « C’est compliqué. D’une part, ça m’atteint fort et d’une autre, je vois qu’il y a encore plein de combats à mener. »

Joey dénonce l’attitude de certains politiques qui tiennent des discours discriminatoires sur les réseaux sociaux et qui ont, d’après lui, un effet direct sur le public. Cette violence a des conséquences directes sur sa vie: « Quand je me balade seul ou quand je vais en auditoire, je ne suis pas hyper à l’aise, par peur qu’on me reconnaisse. »

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A peine entrés en politique, les jeunes doivent s'habituer à la violence. Regardez les témoignages de Delphine, Joey, Larbi et Julien. Article complet sur Mammouth.media.

♬ son original – mammouth.media  « Quand t’es jeune, t’es une proie facile »

La violence ambiante, jusque dans l’intimité des candidats, freine les jeunes qui veulent se lancer, estime Joey: « Dommage que les jeunes aient à subir ça. Ce sont des freins pour se lancer. J’ai quelques connaissances qui s’impliquaient aux jeunes socialistes et ils arrêtent parce que c’est trop violent. La politique est un milieu violent de par sa nature. Mais en plus de ça, quand t’es jeune et que tu veux te lancer, que t’as plein de bonnes ambitions, tu es vite cassé, t’es une proie facile. »

Delphine Blouard, 9e sur la liste du MR à Namur, fait campagne pour la première fois. À seulement 21 ans, les formes de violence qu’elle rencontre sont directes, en rue par exemple, ou indirectes, notamment avec du vandalisme sur ses panneaux: « Quand on va au marché, on est amené à faire face à des gens qui se lâchent, qui ont besoin de se libérer et de dire ce qu’ils pensent du MR ou des candidats. Il y en a qui sont plus crus en attaquant directement une personne.J’ai vraiment peur de retrouver ma vitre cassée quand j’arrive devant ma voiture. »

Bienveillance au sein du parti

Pour soutenir leurs candidats, des partis ont mis en place une personne de référence ou misent sur la solidarité interne.

« Il n’y a pas de psychologue dans le parti à proprement dit, mais si je n’avais pas le soutien des personnes de la liste ou de mes parents, ça serait peut-être différent », précise Delphine Blouard.

« Ce sont des personnes du parti qui sont venues tout naturellement. La cheffe du PS à Wavre m’a pris sous son aile, elle essaie de m’aider, de m’aiguiller et de me protéger au mieux. Je me suis senti soutenu par le parti », poursuit Joey.

Julien Lemoine, 9e sur la liste des Engagés à Namur, a été positivement surpris d’avoir un référent au sein du parti auquel il pouvait se confier: « Une personne qui est réellement dédiée à ça… Je trouve ça très sain. »

La haine, un coup de boost

« Toute cette haine, même si quelque part, ça aurait tendance à me freiner, ça me booste. J’ai envie de continuer, j’ai envie d’y aller et puis, je ne me laisse pas faire. C’est une critique qu’on me fait beaucoup parce qu’en général quand on reçoit des critiques, on nous dit de pas parler, mais moi je réponds avec beaucoup de sarcasme en général », explique le sixième sur la liste à Wavre.

Quand Larbi a été sujet à des commentaires haineux, il a d’abord été dans un état de choc et a ensuite réussi à relativiser et à transformer la haine en force.

« Je suis encore très innocente, je ne me rends peut-être pas compte de ce que les attaques représentent, on verra à l’usure. Peut-être que dans 15 ans, j’en aurai ras le bol, mais pour l’instant avec mon innocence et mon humour, ça me fait rire. Les gens haineux, je me dis même pas que ça existe parce qu’on fournit tellement de bon travail, et c’est ça qui prend le dessus », nous déclare Delphine.

Le Wavrien se veut fédérateur : « J’en parle avec d’autres jeunes d’Ecolo, du MR, des Engagés. Je pense qu’ on a tout intérêt à se soutenir là-dedans. Même si on n’est pas d’accord sur les idées et que parfois la discussion est difficile, quand il s’agit de violence, elle n’est jamais justifiée. »

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Bruxelles : quand la mobilité bouge

Mammouth - Tue, 08/10/2024 - 22:10
Bruxelles figure dans le top 10 des villes les plus embouteillées dans le monde, et pourtant plus de la moitié des Bruxellois n’ont pas de voiture. Mais comment font-ils pour se déplacer dans la capitale ?

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A Namur, nager c’est compliqué

Mammouth - Tue, 08/10/2024 - 14:19
À Namur, une seule piscine pour 115 000 habitants, « c’est l’enfer ! »

Photo : Brieuc Deboeck et Marine Loute

La piscine de Saint-Servais est la seule ouverte dans le Namurois, créant un problème pour les habitants. Dans une ville de la taille de Namur, l’accès à la natation devrait pourtant être une évidence. Ce manque d’infrastructure pourrait-il peser dans la balance à la veille des élections communales ? Comment en est-on arrivé là et quelles sont les conséquences pour les nageurs, les clubs et l’apprentissage des enfants ? Une solution à l’horizon ?

La piscine Louis Namèche, située dans le Nord-Ouest de Namur dans le quartier de Saint-Servais, est ouverte pour le grand public 7 jours sur 7 pour tenter de satisfaire le plus de monde possible en créant un maximum de créneaux. Le bâtiment, construit dans les années 70 puis rénové en 2017, abrite un bassin de 25 m x 15 m composé de 6 couloirs. Ce mercredi après-midi, enfants, adultes et clubs de natation s’y partagent la piscine. Quatre maîtres nageurs observent attentivement les nageurs, qui sont de plus en plus nombreux au fil des heures. Les couloirs se remplissent. Des groupes de jeunes arrivent, Amandine et Lily aussi.

Amandine, 34 ans, une habituée de la piscine, nous partage avec entrain son sentiment : « C’est l’enfer ! Quand il y a les enfants, les nageurs, les clubs plus la partie jeux, parfois on est 15 dans un couloir. J’y vais pour me relaxer et au bout d’un moment, je suis agacée. »

Étudiante en première année à l’Henallux, Lily est également une fidèle et doit adapter son horaire afin de trouver des créneaux plus calmes. « On m’a déjà remballée plusieurs fois parce qu’il n’y avait plus de couloirs de disponibles. Il faut vraiment trouver les bons créneaux. »

« On ne pratique plus la natation, on pratique en réalité les arts martiaux. Pour pouvoir nager c’est plus que pénible, c’est presque devenu mission impossible. » témoigne Emmanuel Depret, fervent militant pour une plus grande offre de piscines à Namur. Il a récolté 1.177 signatures pour une pétition demandant la réouverture de la piscine de Salzinnes. Il continue, « la priorité de la majorité en place n’est clairement pas le social ni l’enseignement aquatique. Le conseil communal s’est assis sur l’avis de 1.117 citoyens. »

La piscine Louis Nameche située à St-Servais est la seule encore en fonction dans la capitale de la Wallonie. @Brieuc Deboeck

Quid des autres piscines de Namur ?

La piscine de Jambes est en rénovation depuis plus d’un an et rouvrira ses portes dans le courant de l’année 2025. Le chantier de remise aux normes de la piscine prend plus de temps que prévu. Aucune mention de date précise n’a été communiquée. « Soyez patients ! » C’est le message de Charlotte Bazelaire (Les Engagés), échevine des Sports.

Concernant la piscine de Salzinnes, l’échevine est pleinement consciente du mécontentement qu’a provoqué sa fermeture définitive. Néanmoins, elle insiste sur la nécessité de la condamner pour des raisons financières. « Il fallait mettre énormément d’argent, ce que la ville n’avait pas. C’est une décision qui a été prise par la majorité et on l’assume mais l’optique était dès le départ une fermeture pour une réouverture. » Une décision critiquée par Marine Chenoy (PS), « C’est un choix politique. On aurait très bien pu débloquer les fonds à partir du moment où on fait des téléphériques, on achète des statues qui valent des milliers d’euros. »

Enfin, pour répondre à une demande toujours plus forte des citoyens d’avoir un bassin en plus dans le namurois, et parce que deux piscines ne suffisent pas, un nouveau projet est sur la table. Il a été annoncé par les Engagés : une nouvelle piscine sur le P + R à Bouge. La ville de Namur n’aurait pas les fonds pour mettre cette nouvelle infrastructure sur pied, et la majorité en place est à la recherche d’un partenaire privé, prêt à investir dans le projet. Mais ce dernier doit d’abord être validé et n’a pas encore de permis d’urbanisme. Quoi qu’il en soit, la piscine de Bouge ne verra pas le jour avant 2030, un timing jugé douteux par l’opposition. « L’annonce du projet à Bouge, arrive à un moment assez spécial puisque c’est juste avant la campagne communale », témoigne Marine Chenoy.

L’opposition espère qu’une attention sera portée à l’accessibilité pour les écoles : « il faut que les écoles puissent avoir un accès prioritaire pour l’apprentissage de la nage ».

En récapitulant, un chantier qui peine à se terminer à Jambes, une fermeture définitive du côté de Salzinnes, et un projet de piscine d’ici minimum 4 ans à Bouge.

La piscine de Saint-Servais est surchargée. @Brieuc Deboeck

Et en attendant la nouvelle piscine de Bouge ?

Afin de garantir des accès tout-public à la piscine, il est conseillé de venir le matin avant les écoles, le midi et sur la courte période après les écoles mais avant les clubs… des créneaux courts et souvent complets.

Pour les écoles et clubs de natation, Charlotte Bazelaire reconnaît que la réduction des heures de piscine a été compliquée. « On a dû mettre des priorités, des accès limités aux écoles avec certaines années et pas d’autres, les écoles devaient sélectionner des années pour venir alors que normalement c’est beaucoup plus ouvert. Pour les clubs, on a réduit leurs horaires de manière assez drastique pour certains. »

D’autres en viennent même à se déplacer en dehors de leur commune, comme Amandine : « je préfère faire les trajets de 30 minutes jusqu’à Andenne parce que c’est plus cool, plus calme, et plus propre. »

Il y a trop de demandes par rapport à l’offre, la densité sur une seule piscine est énorme, parfois on doit se partager un couloir à 22.

Jérémy, éducateur physique à l’école Saint-Ursule

Un niveau de natation inquiétant

Quelles sont les conséquences de n’avoir qu’une seule piscine pour la capitale de la Wallonie ? Jérémy, éducateur physique à l’école Saint-Ursule dans le centre de Namur, est moniteur de natation depuis 15 ans. La solution pour lui: une piscine olympique de 32 couloirs. « Avec 3 piscines, c’était déjà compliqué. La situation s’aggrave aujourd’hui. Le niveau de natation se dégrade, je dois adapter mes cours en conséquence et la quantité de travail s’amoindrit. » Il poursuit : « Il y a trop de demandes par rapport à l’offre, la densité sur une seule piscine est énorme, parfois on doit se partager un couloir à 22.« 

Emmanuel Depret estime que les enfants ont trois ans de retard sur l’apprentissage de la natation. En tant que moniteur, il est proche de la réalité et voit le problème que cela pose. « J’ai dû m’occuper d’un enfant de 10 ans et le mettre en pataugeoire avec des enfants de 7 ans. » Pour lui, la situation est loin de s’améliorer, « lors du prochain mandat, il n’y aura aucune évolution (si la même majorité reste en place), il ne faut pas se leurrer. On va retrouver majoritairement, les Libéraux, les Engagés. La politique ne changera pas.« 

« Un problème de gestion »

Passer de trois à une piscine en si peu de temps, sans avoir de plan B, témoigne-t-il d’un défaut de prévision ? « Je pense qu’on aurait pu éviter de se retrouver dans une telle situation, c’est un problème de gestion », estime Marine Chenoy (PS). Du côté des Engagés, Charlotte Bazelaire, étant arrivée échevine à mi-mandat, était absente lors des premiers débats sur la gestion des piscines mais défend son prédécesseur et ne sait pas s’ils auraient pu mieux anticiper.

Cette désorganisation a mené, donc, à divers problèmes, visibles jusque dans les classes scolaires. Pour les écoles c’est devenu un enfer selon Jérémy. Il faut trouver des créneaux horaires à l’arrache et certaines options sont même privilégiées, certains élèves n’ont donc pas droit à des cours de natation. « Il y a de la discrimination » constate l’éducateur sportif.

Autant du côté des politiques que des citoyens, un constat s’impose : la situation actuelle n’est pas tenable à long terme. La pression sur les Engagés concernant la réouverture de Jambes pèse et le projet de Bouge reste incertain. « Bouge… » lance Jérémy avec un sourire, « mais quand ? »

Cet article a été co-publié avec L’Avenir.

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A l’ombre de Pairi Daiza

Mammouth - Tue, 08/10/2024 - 10:17
Entre rugissements et concertation, Pairi Daiza anime la campagne électorale à Brugelette

Qu’il s’agisse du projet de la nouvelle route, de l’arrivée de nouvelles serres ou encore du nombre croissant de visiteurs, Pairi Daiza ne cesse de faire parler de lui, dans un contexte électoral déjà animé. La commune de Brugelette est-elle en phase de rupture avec le parc animalier ?

Pandas prêtés par la Chine ou lionnes rescapées accueillies en provenance d’Ukraine, la vie des animaux de Pairi Daiza défraie régulièrement la chronique, pour le plus grand plaisir de ses 2 300 000 visiteurs annuels. Mais dans le voisinage immédiat, les riverains ont des préoccupations moins exotiques. Entre les nuisances et les enjeux de mobilité, la présence d’un parc aussi vaste pèse sur le fonctionnement de la petite commune de Brugelette. A l’approche des élections communales, certains candidats voudraient redéfinir les relations avec Pairi Daiza, et l’un d’entre eux plaide carrément pour le démantèlement : “Je ne vois aucun élément positif à garder ce parc à Brugelette”, affirme Lionel Stiers, tête d’une nouvelle liste, “Chacun sa vérité”, très hostile à Pairi Daiza. Lionel Stiers, c’est l’opposant le plus farouche de Pairi Daiza. Antispéciste, voire écologiste extrémiste pour certains, l’homme de 62 ans est pour un départ sans condition de son voisin de plus de 30 ans, un départ qu’il va porter haut et fort lors des élections.

Vigilante Florian

Un développement territorial en question

Les autres listes qui se présentent le 13 octobre aux électeurs brugelettois ne tiennent pas de discours aussi radicaux, mais toutes posent la question des relations entre la commune et son imposant voisin. “Pairi Daiza doit arrêter d’acquérir des terrains, qui plus est des terrains verts, pour garder des îlots de verdure”, affirme Kévin Thys, actuel conseiller communal autrefois pour Ecolo, aujourd’hui candidat en tête d’une nouvelle liste, Renouveau Citoyen. Cette liste a pourtant conservé quelques nuances de vert avec des projets priorisant le développement durable, quitte à s’opposer à la croissance du parc animalier.

Après s’être élargi sur 25 hectares au cours des 30 dernières années, celui-ci fait actuellement état de neuf mondes répartis sur septante-cinq hectares, incluant 800 espèces différentes pour plus de 7500 animaux. Le dernier projet en date ? Le Sanctuary, une serre de 40 000 mètres carrés implantée à deux pas du parc communal de Brugelette, qui devrait ouvrir ses portes d’ici 2025.

Vigilante Florian

La route de la discorde

Qui dit extensions dit nouveaux accès. Le parc animalier n’a rien laissé de côté. En vue de faciliter l’accès au site, une nouvelle route est en développement depuis 2014 par le Service public de Wallonie (SPW). Cette nouvelle voirie traverserait Silly et Ath, pour enfin arriver à l’accès Nord de Pairi Daiza. Au-delà de l’accès au parc, la route améliorera-t-elle la mobilité dans la commune de Brugelette ? Le parc animalier en est convaincu, à condition que cette initiative soit complétée par d’autres politiques de mobilité pour lesquelles il milite également.

Selon Claire Gilissen, porte-parole de Pairi Daiza, 1.800 personnes ont, en 2018, signé une pétition favorable à la nouvelle route : “Cette route a été envisagée dans un objectif d’intérêt général”, affirme-t-elle. 

Le bourgmestre de Brugelette, André Desmarlières, du PS+,  y croit également dur comme fer. “Quand vous allez quelque part, qu’est ce que vous cherchez ? La rapidité et la facilité. Il faut quand même avouer que la facilité c’est la voiture”, dit-il.  Plus de 90% des personnes se rendant en villégiatures, dans des parcs de loisirs, le font en voiture, précise Mme Gilissen.

Mais pour le collectif de riverains  “Non aux routes Pairi Daiza”, c’est de la poudre aux yeux. Ce projet de route ne serait qu’une solution temporaire à un problème structurel. “Si on ne voit pas les choses d’une manière globale, la route supplémentaire, dans 10 ans, elle ne suffira plus”. Il faudrait plutôt revoir à la baisse les ambitions d’extension du parc animalier pour garantir l’efficacité de ce nouvel accès.

Vigilante Florian

Une convention à revoir ?

Tous les habitants et habitantes de Brugelette bénéficient d’un accès gratuit à Pairi Daiza. Pour eux, il s’agit là sans doute de l’un des aspects les plus évidents de la convention qui lie le parc à la commune. Mais ce document n’en est pas moins sujet à des controverses. Au centre des discussions, le montant versé annuellement par Pairi Daiza. 

Pairi Daiza verse actuellement 485.000 euros chaque année à la commune, selon des chiffres communiqués par le bourgmestre. Pour André Desmarlières, cet apport est indispensable au bon fonctionnement de la commune. Sans lui, Brugelette peinerait à boucler son budget. Le parc estime même que la somme est sous-évaluée: elle ne représente en effet que la taxe sur le nombre de visiteurs, alors que d’autres contributions devraient être comptabilisées, comme les taxes de séjour, le précompte immobilier et les abonnements gratuits. Au total, l’apport à la commune s’élèverait à plus de 800.000 euros. En outre, “il faut estimer l’impact économique du Parc dans sa globalité :  des fournisseurs locaux et la création d’activités économiques rendues possibles grâce à la notoriété du Parc”, affirme Claire Gilissen

Kevin Thys n’en estime pas moins que l’apport du parc ne couvre pas toutes les charges engendrées par sa présence sur le territoire de la commune. Il cite notamment l’entretien des routes, le travail administratif supplémentaire de la commune lors de chaque nouvelle demande de permis de travail…

La tête de liste “Renouveau citoyen” juge par ailleurs que la convention est trop verrouillée. Une clause du texte précise que toute modification doit être signalée 6 mois avant son échéance. Sans ce renom, le document est automatiquement renouvelé pour 6 ans. Et comme la majorité actuelle n’a pas demandé de révision, le texte est désormais valable jusque décembre 2029, ce qui est inacceptable selon lui.

Avec d’autres, comme la candidate MR Laura Donfut, il pointe encore le manque de concertation entre la commune et le parc. Trop peu de réunions seraient organisées entre les autorités communales et le parc, un jugement que celui-ci conteste. Le patron de Pairi Daiza, Eric Domb, rencontre régulièrement la commune, affirme Claire Gilissen. 

Quoi qu’en pensent les uns et les autres, les relations entre le parc et la commune continueront de nécessiter beaucoup de discussions. Reste à savoir si les résultats électoraux permettront de rétablir l’entente dans le voisinage. 

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Trooz à la recherche de ses habitants perdus

Mammouth - Fri, 04/10/2024 - 11:21
Dans la vallée de la Vesdre, une commune veut se repeupler

Crédit photos: Océane Vermeiren et Louise de Vuyst

Suite aux inondations de 2021, un peu moins de 500 habitants sur les 8.300 que comptait Trooz ont dû quitter la commune et ne sont pas revenus. Le départ de ses riverains fait, aujourd’hui, partie des enjeux des élections communales qui se dérouleront le 13 octobre prochain.

Un tronc d’arbre au milieu d’une salle à manger, une maison peinte de boue et des vitres cassées. C’est devant ce tableau que la commune de Trooz se réveille chaque matin. Une commune qui peine à retrouver son charme et qui vit avec un creux laissé par le départ d’une partie de la population après les inondations de juillet 2021.

Une maison de Trooz abandonnée, détruite par les inondations de juillet 2021 et qui présente toujours ce visage 3 ans après les événements

« Moi, c’est la maison qui m’a jeté dehors »

Quand Cécile retourne sur place, ce sont les bruits assourdissants des alarmes et les odeurs nauséabondes qui la replongent dans la soirée de ce mercredi d’été 2021. « C’était la guerre« , nous confie-t-elle. Plongées dans le noir, Cécile et sa famille observent les briques des maisons d’en face. Une manière de mesurer le niveau de l’eau ainsi qu’une occupation pendant de longues heures d’attente, piégés dans leur maison.

Des voitures sur les toits et des militaires qui s’activent. Ces scènes qui semblent sorties d’un film de guerre, Cécile a décidé de s’en défaire. Pour elle, le traumatisme des inondations est encore trop présent. « Avant, quand je rentrais dans ma maison, c’était mon cocon, je me sentais en sécurité« , nous raconte-t-elle. Aujourd’hui, c’est une tout autre réalité, qui l’a poussée à déménager.

Cécile Dumont, sinistrée pendant les inondations de 2021, a quitté Trooz

Cécile n’est pas la seule à avoir dû quitter la commune, et à ne plus vouloir revenir. La commune a fait face à de nombreux départs d’habitants. La vallée entière sous les eaux, beaucoup de maisons n’étaient plus habitables. À Trooz, pas moins de 2.000 maisons sur les 4.000 de l’entité ont été touchées. « Personne n’aurait su gérer une telle crise, que voulez-vous faire dans une telle situation« , nous explique Cécile. Pourtant, aujourd’hui, l’impact des inondations est un véritable enjeu dans la campagne des élections communales.

Comment repeupler Trooz ?

Entre 2021 et 2022, la commune a perdu plus de 500 habitants, mais su la population a légèrement remonté en 2024, repassant la barre des 8000 personnes. Il faut retourner à 2011 pour avoir de tels chiffres de la population à Trooz.

Le bourgmestre de Trooz, Fabien Beltran (PS), présente de nombreux projets sur sa table. Nouveau stade de foot, pôles touristiques ou encore rénovations d’écoles, les ambitions sont grandes. Des subsides sont indispensables et le bourgmestre en est conscient.

Le bourgmestre de Trooz, Fabien Beltran (PS), a de nombreux projets pour attirer de nouveaux habitants.

C’est au travers d’appels à projet qu’il espère mettre en œuvre tous les plans de reconstruction. Selon lui, la faible dette de la commune peut également permettre de plus larges investissements. Le bourgmestre nous livre les grosses dépenses déjà faites. « Une année normale, on dépense 1 million d’euros. Ici, en trois ans, on en a dépensé 15 millions« , nous explique Fabien Beltran, « on a déjà fait plein de choses, mais ça prend du temps« .

Une gestion de crise d’ampleur, qu’Olivier Debor (MR) n’hésite pas à remettre en cause. « Ils sont partis dans un trip un peu mégalomane avec des projets pharaoniques« , nous explique le candidat de l’opposition, « avec tous ces nouveaux bâtiments, on pourra bientôt faire les JO« . Le parti espère surfer sur la vague bleue de juin 2024 pour atteindre ses objectifs : mettre ces grands projets à l’arrêt et reprendre la gestion à zéro. Il souhaite redéfinir les priorités de construction.

De nombreux quartiers nécessitent encore des travaux, comme le quartier de la Brouck, un quartier ouvrier qui a été fortement impacté et abandonné. Plus loin dans la vallée, un lotissement de logements sociaux se prépare à être remplacé par des zones non-habitables, dites zones tampons. Une autre mesure de prévention est celle des bassins d’orage. Olivier Debor (MR) encourage l’investissement dans ce projet, mais ce dernier laisse le bourgmestre un peu plus sceptique. Ces bassins pourraient en effet réceptionner des plus petites quantités d’eau, mais n’auraient pas supporté l’ampleur des inondations connues en 2021.

Sur les hauteurs, le nombre d’habitants continue d’augmenter, mais la vallée peine à se remplir. Pour le bourgmestre, Trooz est une ville vivante pour toutes les générations. Il met en avant de nombreux clubs de sports, des plaines de jeux dans chaque quartier et des activités pour les personnes âgées. De quoi s’y retrouver pour toute la communauté.

Néanmoins, Olivier Debor soulève qu’il faut rendre le centre plus sexy. Il pointe les nombreux commerces abandonnés, sur le bord des routes, un night shop délabré et quatre maisons de suite inhabitées. Selon lui, faciliter les permis d’urbanisme pour le changement d’affectation des bâtiments mixtes est une nécessité.

Venir habiter à Trooz a un coût, car à présent, tous les bâtiments doivent être hydrauliquement neutre, ce qui fait augmenter les prix dans le domaine de la construction. Les partis politiques de la ville veulent inciter les riverains à s’occuper de leurs habitations endommagées, car cela permettrait d’attirer de nouveaux habitants. Même si les tentatives de rendre la commune attrayante sont présentes, au vu des recherches scientifiques, Trooz ne restera pas à l’abri de nouvelles inondations. La revitalisation de cette commune sinistrée formera un enjeu de taille pour la prochaine législature, au-delà du résultat électoral.

Cet article a été co-publié avec le journal L’Avenir

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